Comment notre mémoire s’est développée au cours de l’Evolution

Depuis la méduse jusqu’aux petits génies humains, comment un simple assemblage de neurones s’est transformé en un complexe auto-régulé aux ressources infinies.

La “mémoire” des organismes très primitifs (type méduse) est en fait un arc réflexe. Des circuits de quelques cellules spécialisées, plus excitables et plus ramifiées, qui relient des récepteurs (cellules ciliées) à des cellules réactives (musculaires ou toxiques).

Les ocelles (“yeux”) suivent le pourtour de la corolle, tout comme les cellules sensibles (futurs neurones)

L’évolution du “système nerveux” a été marqué par une multiplication des cellules sensorielles (oculaires, gustatives, tactiles, chimiques, électriques) et une densification des désormais neurones dans la partie céphalique où se trouve également la bouche et les ocelles .

Mais avec les vers, puis les arthropodes, puis les vertébrés, on voit apparaître une segmentation du corps et une organisation “par niveaux” du système nerveux, avec deux réseaux principaux: un système qui ressent et qui régule tout l’organisme en interne (système végétatif), et un second qui perçoit tout ce qui vient de l’extérieur ou de la périphérie, c’est le système nerveux central.

Les reptiles actuels fonctionnent ainsi. Leur système nerveux est doté d’une mémoire purement réflexe par rapport à telle ou telle stimulation. Mais cette mémoire primitive existe également chez nous, c’est celle de notre “cerveau reptilien”.

Avec les oiseaux, mais surtout les mammifères, apparaissent de nouvelles couches de cellules nerveuses selon un cablage très compliqué qui prend en compte toutes les afférences, au total des millions de connections simultanées. Elles forment le cerveau limbique (hippocampe, amygdale) qui classent les évènements selon des critères simples: bon – pas bon, agréable – douloureux, et qui sont gardés en mémoire pour dicter une conduite adaptée lors de la survenue d’évènements similaires, c’est le début des comportements émotionnels et des réponses affectives.

On voit évoluer ces caractères chez les enfants et les animaux au fur et à mesure de l’apprentissage.

Puis s’organise une couche supérieure de cellules cérébrales selon deux hémisphères, toujours en relation avec les organes des sens et les régions limbiques. Ce néocortex est alors destiné à l’analyse des données extérieures, mais cette fois ci de façon consciente. L’apprentissage devient réfléchi, on peut raisonner d’autant  que de nouveaux instruments interviennent, les vocalises, le langage, puis l’écriture.

L’écriture associe les images, les symboles, les mots et les phrases (grammaire), ce qui correspond aux critères de description de la mémoire, celle qui  s’effiloche avec l’âge ou la maladie …

Angelina Viva.