Les abattoirs contaminés: toute la filière en question.

Dans le monde entier, des “clusters” de la pandémie se retrouvent régulièrement dans les abattoirs et les circuits de distribution de la viande. Ce qui peut engendrer un coup d’arrêt pour toute la filière …  mais d’autres solutions de remplacement.

Les chaînes d’abattage et de conditionnement impliquent une proximité permanente des personnels.

La “deuxième vague” évoquée pour maintenir les réflexes civiques lors du déconfinement se remarque surtout dans des situations très précises: réunions familiales ou religieuses, habitations précaires et surpeuplées, mais aussi dans des métiers particuliers, les premiers d’entre eux étant ceux de la filière viande.

On les retrouve aux USA, en Allemagne, aux USA, ces “clusters”, c’est à dire ces groupes de nouveaux malades, au sein d’une activité bien précise: l’abattage et la préparation des carcasses dans les abattoirs.

Pourquoi cette activité est elle favorable à la pandémie ?

1- l’abattage , puis la préparation des morceaux s’organisent selon un modèle où l’automatisation est difficile, avec des actes répétitifs, à grande cadence, et une promiscuité obligée des employé(e)s.

2- c’est un métier physique, on bouge, on sue, les masques et protections peuvent être inopérants.

3- le personnel est souvent d’origine étrangère, sans trop de connaissance des normes de sécurité imposées mais non respectées.

4- ce même personnel immigré (60% pour un abattoir allemand) est logé dans des habitations où ils cohabitent densément (3 à 5dans une même chambre).

Certains abattoirs (Australie) ont connu jusqu’à 70%de personnel malade. Ce qui signifie un arrêt total de la production. Et comme la plupart des abattoirs sont touchés, cela signifie une diminution drastique de l’offre, pour ne pas dire une pénurie de viande sur les étals.



Aux USA, les éleveurs en difficulté avancent une solution (ça fait peut-être partie des solutions de “l’après Covid”): que chaque bovin d’élevage soit mis en co-propriété auprès de futurs acheteurs des morceaux de viande … Et ça change tout: cette vache (si c’est une vache …) change de statut juridique et n’a plus à passer par un abattoir régi par l’Etat, avec les lois fédérales . Elle peut être abattue chez l’éleveur, contrôlée par un vétérinaire qui vient sur place, et débitée en morceaux dans un atelier chez un boucher “ordinaire”.

Ainsi, par cette pirouette juridique, on peut squeezer la filière “abattoirs géants”et faire de la vente directe, comme les fruits, légumes, et produits laitiers.