Prolifération de pieuvres sur nos cotes … pour quelles raisons ?

En Atlantique et mer d’Iroise, on n’avait jamais vu autant de prises de poulpes depuis cet été. Jusqu’à 20 fois plus, attrapés à la ligne ou au casier. Retour à l’équilibre, ou bien chamboulement écologique ?

Un seul chiffre, bien significatif: sur l’année 2020, on avait débarqué 70 tonnes de poulpes dans le port de Brest. Et cette année, on en est déja à 1300 tonnes ! En fait, sur toute la façade maritime, c’est une année exceptionnelle.

Par hordes d’individus affamés, les poulpes se laissent capturer facilement, en particulier dans des nasses que l’on a garnies de poissons morts …

Comment comprendre cette invasion spontanée ?

D’abord, il faut se souvenir que dans les années 1962 -1963, des conditions très rigoureuses de froid ont décimé plusieurs générations de jeunes poulpes, alors que la vie moyenne de l’espèce est de trois ans.

Certes, la pieuvre est un animal très prolifique. Les femelles pondent des dizaines de milliers d’oeufs qui donneront autant de larves et de juvéniles … autant de proies faciles pour les poissons d’alentour. Ces larves sont portées par le courant, se nourrissant de plancton, et finissent leur croissance au fond de l’eau , où elles s’aménagent des gites protecteur.

Après les prédateurs de larves, il faut compter sur les prédateurs d’adultes, en particulier les thons, qui justement pâtissent actuellement de la surpêche ….

Donc cette surprenante prolifération très récente (les animaux pêchés sont d’une seule classe d’âge) serait due à un effondrement des prédateurs, ou bien d’un phénomène environnemental pas encore perçu ?

Le poulpes sont des espèces dont la capture n’est pas limitée. Zéro quota et les casiers pleins ! A 7 euros le kilo, c’est du pain béni pour pêcheurs et maréyeurs qui exportent les captures vers l’Italie ou la péninsule ibérique, là où sont traditionnellement les consommateurs.

D’autant que ces milliers de poulpes se servent largement dans les casiers de captures des homards, et les zones de reproduction des coquilles St Jacques.

Quel sera le nouvel équilibre l’an prochain ?

Source: Le Monde