Des particules microscopiques de différents plastiques ont été relevées dans des prélèvements de tissu pulmonaire suite à des interventions chirurgicales. Sans doute de pollution récente (quelques années) et sans conséquences pathologiques immédiates. Mais souvenons nous: l’amiante inhalée dans les années 70 ne provoque les cancers que maintenant …
Les micro-plastiques sont des particules de plastique extrêmement petites composées de mélanges de polymères et d’additifs fonctionnels qui mesurent moins de cinq millimètres et sont généralement rejetées involontairement dans l’environnement en raison de l’élimination et de la dégradation de produits de consommation plus volumineux ou de déchets industriels.
Les chercheurs d’une l’étude publiée dans la revue Science of the Total Environmentont collecté des tissus pulmonaires de patients vivants subissant des interventions chirurgicales à l’hôpital Castle Hill et aux hôpitaux universitaires de Hull NHS Trust avant de les filtrer pour voir ce qui était présent.
Ils ont observé 39 microplastiques dans 11 des 13 échantillons de tissus pulmonaires testés , un chiffre nettement supérieur à tous les tests de laboratoire précédents.
Les chercheurs ont identifié 12 types de microplastiques au total, que l’on trouve couramment dans les bouteilles, les emballages, les vêtements et les cordes, ainsi que d’autres procédés de fabrication.
Le polypropylène, qui est utilisé dans les emballages en plastique en raison de son faible coût et de sa flexibilité, et les fibres de polyéthylène téréphtalate (PET), le nom chimique du polyester, étaient les formes de plastique les plus répandues dans les poumons.
L’étude a également montré une découverte inattendue : 11 micro-plastiques ont été trouvés dans la partie supérieure du poumon, sept dans la partie médiane et 21 dans la partie inférieure du poumon.
“Cela montre également qu’ils se trouvent dans les parties inférieures du poumon. Les voies respiratoires pulmonaires sont très étroites, donc personne ne pensait pouvoirles y trouver, mais c’est clairement le cas », a déclaré le Dr Sadofsky.
« Nous ne nous attendions pas à trouver le plus grand nombre de particules dans les régions inférieures des poumons, ou des particules des tailles que nous avons trouvées. C’est surprenant car les voies respiratoires sont plus petites dans les parties inférieures des poumons, et nous nous serions attendus à ce que des particules de ces tailles soient filtrées ou piégées avant de pénétrer aussi profondément dans les poumons ».
Le danger de telles accumulations comprend l’action inflammatoire, purement mécanique, mais également infectieuse, car (et on le constate à travers les études des micro-plastiques des eaux océaniques) ces particules plastiques font le lit de bactéries qui y développent des biofilms où peuvent se développer toute une gamme de micro-organismes pathogènes, voire cancérigènes.
Jean-Yves Gauchet
Source: Université de Hull