Dans notre épiderme, un acarien nommé demodex folliculorum s’y trouve si bien qu’il a perdu toute capacité de vie indépendante. Pas d’appréhension, tout le monde y gagne !
On vient de réaliser l’étude complète de ces petits “parasites” qui maintenant semblent être devenus des commensaux. Nous avons chacun quelques milliers de ces acariens sur notre peau. Chacun mesurant 0,3 millimètres. Ils ressemblent à de minuscules vers qui vivent en effet sur notre peau et se réfugient dans nos pores.
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Et selon cette étude, ces bestioles encore classées comme des parasites (donc bestioles encombrantes…) ont peu à peu perdu toute capacité à vivre en dehors du corps humain. Ils ont moins de gènes que les autres espèces d’acariens proches. Ils fonctionnent avec moins de protéines: leur corps s’est simplifié. Par exemple, leurs pattes ne bougent qu’avec trois muscles, chacun constitué d’une seule cellule. Autre exemple, ils ne produisent pas de mélatonine, contrairement aux autres acariens, parce qu’ils se sont habitués à le trouver sur notre peau. La fonction de production de cette molécule qui protège, entre autres, des rayons UV a progressivement disparu de leur génome.
Il faut dire que nous sommes très accueillants: les demodex ont trouvé tout ce qui leur fallait chez nous : de la nourriture, le sébum produit par les cellules de notre peau. Et un abri : nos pores. On parle d’une adaptation extrême à l’hôte. Sauf que lorsqu’un être vivant n’est plus exposé aux menaces extérieures, il n’y a plus de compétition, plus de brassage génétique. Ces acariens se reproduisent seulement entre eux, aucun nouveau gène ne vient s’ajouter à leur patrimoine.
Nous voilà donc “mariés” rien que pour le meilleur… ces demodex nettoient en permanence nos pores sans entraîner d’inflammation, sauf au niveau des cils où ils peuvent imprimer une irritation très pénible.
Nota: Nous faisons ici référence au demodex folliculorum humain. Chez le chien par exemple, il s’agit d’un parasite à part entière, en particulier chez les chiots.
Jean-Yves Gauchet
Source: Mathilde Fontez – France-Info