De la peau des ânes, on peut extraire une gélatine aux effets réputés (anti-âge et stimulant sexuel) dans les médecines traditionnelles asiatiques. Et la corne de rhinocéros est désormais en fin d’extinction. D’où un trafic qui touche toute l’Afrique, et qui déstabilise les modèles sociaux du continent.
Deux pays sont majoritairement touchés: le Kenya et l’Afrique du Sud. Mais le Burkina, les pays du Maghreb, l’Egypte, la Somalie … bien d’autres pays voient leur cheptel diminuer rapidement, soit par voie commerciale (et les prix atteignent des sommets, de 40 euros à 140 euros en cinq ans), soit par voie délictueuse (vols et abattages clandestins).
Ce qui est recherché chez ces pauvres bêtes, c’est une substance appelée ejiao tirée de la gélatine obtenue en faisant bouillir les peaux. En Asie, la ejiao atteint un prix de 340 euros le kilo. Pour des acheteurs qui recherchent un regain circulatoire, hormonal, sexuel …
La source des rhinocéros est désormais tarie (d’ailleurs, bien des survivants ont par précaution une amputation de leur appendice) et c’est sur les ânes qu’est retombé ce nouveau trafic.
L’Afrique du Sud exporte officiellement 10.500 peaux chaque année vers Hong Kong et la Chine. Mais les quantités réelles sont sans doute bien plus élevées avec le marché illégal. Les autorités ont confisqué en une année près de 3.000 peaux soupçonnées d’être destinées au trafic, d’une valeur totale estimée à plus de 285.000 euros. Et deux chargements ont déjà été interceptés depuis le début de l’année.
L’âne est indispensable dans l’économie locale, tant agricole qu’urbaine, et les prix actuels sont un frein mortel à l’équilibre économique des populations.