Le concept d’eau virtuelle est facilement intégré dans les discours des économistes. Mais sur le terrain, quand l’eau vient à manquer pour des productions réelles et immédiates, on sort du virtuel. Un exemple, ces milliers de tonnes de luzerne cultivées en Arizona, et expédiées en Arabie pour nourrir des vaches laitières.
Alors que le sud-ouest américain souffre d’une aggravation des conditions de sécheresse, des fermes aux capitaux étrangers ont siphonné l’eau des aquifères souterrains pour cultiver des cultures assoiffées d’eau comme la luzerne, qui finissent par se retrouver à l’étranger pour nourrir le bétail. Pour produire du lait, ce serait tout de même plus logique de garder le bétail sur le lieu de culture !
“Vous ne pouvez pas prendre de l’eau et l’exporter hors de l’État, il y a des lois à ce sujet”, a déclaré le géohydrologue de l’Arizona Marvin Glotfelty à CNN . “Mais vous pouvez prendre de l’eau ‘virtuelle’ et l’exporter ; de la luzerne, du coton, de l’électricité ou tout ce qui est créé en partie à partir de l’utilisation de l’eau.”
Les résidents du comté de La Paz, en Arizona, sont particulièrement frustrés par les « énormes fermes appartenant à des étrangers » de la région qui profitent des lois laxistes sur les eaux souterraines qui donnent le dessus à l’utilisation agricole, permettant aux fermes de pomper de l’eau illimitée sous les propriétés qu’elles possèdent ou louent .
L’eau virtuelle dans les relations internationales: L’eau virtuelle joue un rôle dans les échanges entre pays, notamment les échanges de produits agricoles2. En effet, un pays dont les ressources d’eau sont faibles n’a pas intérêt à exporter des produits, par exemple des fruits ou de la viande, dont la production requiert une grande quantité d’eau. Des pays comme la Jordanie et Israël orientent certaines de leurs exportations en fonction de l’eau consommée. Le Conseil mondial de l’eau tente d’évaluer les flux mondiaux d’eau virtuelle1. D’après les calculs de Hoekstra et al. en 2003, le continent américain, l’Asie du Sud-Est et l’Océanie seraient les principaux exportateurs d’eau virtuelle, les importateurs les plus importants étant l’Afrique du Nord, l’Europe de l’Ouest et l’Asie centrale et du Sud.
En fait, 80% de l’Arizona n’a pas de lois régissant la quantité d’eau pouvant être drainée par les mégafermes d’entreprise , ni aucun moyen de la suivre, selon le rapport.
“Les gars du puits et moi n’avons jamais rien vu de tel auparavant”, a déclaré Gary Saiter, résident de longue date de Wenden, en Arizona, qui a déclaré qu’une société basée aux Émirats arabes unis, Al Dahra, avait puisé dans un réservoir souterrain qui stocke l’eau accumulée au-dessus. des milliers d’années.
Selon Saiter, l’eau du puits de la ville a chuté – la profondeur de l’eau passant d’environ 100 pieds sous la surface dans les années 1950 à environ 540 pieds en 2022 – bien au-delà de ce qu’un puits résidentiel moyen peut atteindre.
Dans le haut désert de l’Arizona, des champs vert émeraude s’étendent sur des kilomètres aux côtés de tumbleweeds secs et de cactus Saguaro.
Le Vicksburg Ranch, propriété de Fondomonte, près de Salomé, est immense. La société a dépensé 47,5 millions de dollars pour y acheter près de 10 000 acres de terrain en 2014, et elle loue des terres agricoles supplémentaires à l’État. -CNN
L’expansion du Moyen-Orient frappée par la sécheresse dans le sud-ouest des États-Unis s’est accélérée après une interdiction saoudienne en 2018 de cultiver des cultures assoiffées d’eau comme la luzerne et le foin pour nourrir le bétail et le bétail, mais ils ont une «fierté nationale» au Moyen-Orient en ce qui concerne leurs vastes exploitations laitières .
Source: ZeroHedge
