En connaissant leurs spécificités hormonales et leur impact sur leur corps, les sportives pourraient bénéficier de conseils appropriés afin d’optimiser l’entraînement et la performance en compétition.
Les sportives présentent des spécificités hormonales en raison de la sécrétion des hormones ovariennes (œstrogènes et progestérone) qui leur sont propres et qui peuvent varier suivant les phases du cycle menstruel naturel ou la prise d’une contraception hormonale.
Les différents statuts hormonaux ovariens (c’est-à-dire les différentes phases du cycle menstruel ou la prise d’une contraception hormonale) peuvent induire des modifications métaboliques (par exemple une modification de la dépense d’énergie et de l’utilisation des lipides et des glucides pour produire cette énergie) qui peuvent interférer avec les besoins liés à leur pratique sportive, dont les entraînements sont rythmés par le calendrier des compétitions.
Des femmes sportives entraînées de la même manière que les hommes
Quel que soit leur niveau, la grande majorité des femmes sportives est entraînée de la même manière que les hommes, sans prendre en compte les facteurs individuels qui leur sont propres. De nombreuses sportives remarquent ce manque de considération de leur statut hormonal sur leur bien-être à l’entraînement.
La championne olympique de handball Estelle Nze Minko se demandait par exemple en 2022 dans le quotidien Le Monde : « Pourquoi ne pas s’intéresser au cycle menstruel qui a une grande influence sur la performance ? »
Il semble important de lever les tabous et surtout les méconnaissances des sportives et de leurs entraîneurs sur le fonctionnement et l’impact que peuvent avoir les variations hormonales ovariennes sur la santé et les potentielles implications sur la pratique sportive.
De nombreuses femmes présentent notamment des symptômes prémenstruels (c’est-à-dire au cours de la semaine précédant les règles) et menstruels (c’est-à-dire en période de règles), qui devraient être davantage décrits et pris en compte.
Les symptômes menstruels et prémenstruels ont-ils un impact négatif sur la pratique sportive ?
Devant le constat d’un manque d’outils validés dans la littérature scientifique pour contrôler le statut hormonal ovarien et les variations de poids chez les sportives, un questionnaire appelé « Answ’Her » a été développé dans une première étude transversale que nous avons conduite (à paraître dans le Journal of Sports Medicine and Physical Fitness).
Le questionnaire a ensuite été utilisé pour réaliser une enquête afin d’évaluer le statut hormonal ovarien et les habitudes de variations de poids chez des sportives, ainsi que la proportion d’entre elles souffrant d’inconfort en relation avec les symptômes (prémenstruels ou menstruels) et leur impact sur la pratique sportive.
Cette enquête a été conduite auprès de sportives françaises de tous niveaux pratiquant différents types de sports : sports d’équipe (rugby, football, volley, handball), de combat (judo, jiu-jitsu, boxe), de force (haltérophilie, musculation, force athlétique), d’endurance (course à pied, cyclisme) ou encore artistiques (gymnastique, danse, patinage).
Qu’elles utilisent une contraception hormonale ou non, la majorité de ces sportives (78,7 % exactement) ont déclaré percevoir un impact négatif de leur statut hormonal ovarien sur leur pratique sportive et sur leur performance, principalement associé aux symptômes menstruels et prémenstruels.
Pour une lecture de l’article au complet, paru dans TheConversation.
Rédactrice de l’article:
Sarah Bagot. Doctorante, Université Clermont Auvergne (UCA)