Devant l’incurie des “sachants”concernant notre épidémie, de multiples initiatives se font jour, lancées par des individus eux-mêmes sachants, mais complètement intégrés aux réalités cliniques. Et qui font apparaître des savoirs oubliés, ou encore qui font des trouvailles qui font réfléchir.
C’est le cas d’un vieux remède, le bleu de méthylène. On l’utilise encore comme désinfectant urinaire, ou en aquariophilie contre les infections cutanées des poissons. C’est aussi un médicament d’urgence pour certaines intoxications.
Mais bien plus !
Cette étude qui réunit chercheurs universitaire et oncologues, a été chercher les dossiers de suivi médical de 30 000 patients atteints de cancer, et qui testent un régime alimentaire supplémenté (protocole de Laurent Schwartz) pour maitriser leur cancer.
Parmi tous ces patients, il y en a environ 500 qui ont pris en sus du bleu de méthylène (le dossier de l’étude n’explique pas pourquoi), et parmi ces 500, un seul s’est plaint de douleurs/toux/fièvre: c’est nettement moins que pour la population générale.
Il y a donc là une piste pour débusquer un effet protecteur, et pourquoi pas curatif, de ce produit très ancien, anodin, et qui ne coûte quasiment rien.
Le bleu de Méthylène est le premier médicament de synthèse datant de 1878. Le bleu de méthylène a été utilisé successivement et avec succès dans le traitement de la malaria (donc un concurrent de la nivaquine), de la lèpre, puis plus récemment dans le traitement des maladies neurodégénératives . Il est approuvé dans le traitement de la méthémoglobinémie et l’empoisonnement au cyanure. C’est un complément largement utilisé dans l’industrie alimentaire.
L’efficacité du bleu de méthylène a été moins étudié dans les maladies virales. Un traitement de l’organe par le bleu diminue le risque de transmission lors de la greffe. Le bleu de méthylène a été utilisé seul ou en conjonction avec la photothérapie pour inactiver les virus présents dans le sang. Le Bleu de méthylène a été proposé dans le traitement des maladies virales. Un brevet a été posé en ce sens.
Le Bleu de Méthylène a été utilisé avec succès pour le traitement des chocs infectieux.
La toxicité du bleu de méthylène est faible. Ce médicament inscrit à la liste des médicaments essentiels de l’OMS n’a que peu d’effets secondaires :
- coloration en bleu des urines
- sensation de brûlures urinaires
- des syndromes psychiatriques lors de prise jointe d’inhibiteur de la sérotonine.
Le bleu de méthylène sous forme injectable fait partie des traitements de base dans les services des urgences.
Dans le dictionnaire Vidal le seul effet secondaire noté pour la forme intra veineuse vendu par la société pharmaceutique marseillaise Provepharm est : Son utilisation en chirurgie de la parathyroïde (non indiquée) a induit des effets indésirables sur le système nerveux central, lorsque l’administration était concomitante à celle de médicaments sérotoninergiques.
Revenons un siècle en arrière! Le médecin Paul Ehrlich (1854-1915) développa un mélange de bleu de méthylène et de fuschsine pour distinguer entre les différents types de globules blancs. Il constata alors que certains colorants pouvaient être des médicaments redoutablement efficaces aptes à tuer de manière spécifique certains organismes tout en laissant d’autres tissus intacts. C’est ainsi que le bleu de méthylène fut surnommé dès 1891, « le boulet magique » dans la lutte contre la malaria, en remplacement de la quinine, substance naturelle dont la production était très limitée. Puis ce fut le tour de la quinacrine en 1931, suivie de la chloroquine en 1934 afin d’éviter la coloration bleue de la peau et du blanc de l’œil. Il existe donc une filiation chimique et biologique évidente en le bleu de méthylène et la chloroquine ou l’hydroxychloroquine.
On notera aussi qu’une publication récente démontre que les parasites responsables de la malaria peuvent aussi transmettre des virus à ARN [16], ce qui vient renforcer l’idée que les médicaments anti-paludisme puissent être d’un précieux secours dans la lutte contre les coronavirus qui font partie de la famille des virus à ARN. Le fait, que le bleu de méthylène purifié soit plus actif que la chloroquine dans la lutte contre la malaria, et ce avec beaucoup moins d’effets secondaires, démontre a priori tout l’intérêt de tester cette molécule très peu onéreuse dans la lutte contre le COVID-19.
Nous n’en dirons pas plus …
Laissons faire les chercheurs qui cherchent, suivons leurs travaux, leurs interrogations, leurs espoirs, leurs impasses, et surtout espérons, leurs succès.
Jean-Yves Gauchet