Le ton monte chez les écologistes … qui en sont à se rapprocher des chasseurs! Le chat, dès qu’il est en liberté dehors, est un prédateur de dizaines d’espèces animales. Alors que faire ?
Le problème a été d’abord soulevé en Australie, où des millions de chats harets (devenus sauvages) constituent une population jugée néfaste: un danger pour les koalas, mais aussi pour plus de 500 espèces natives (reptiles, oiseaux et mammifères, au total 230 millions de victimes chaque année.
Ce qui a entrainé là-bas un double débat:
- que faire pour limiter la population de chats sauvages? La réponse gouvernementale a été: on les liquide. Il est prévu, avec des chasseurs professionnels, d’éliminer deux millions de chats sur tout le territoire.
- qu’en est-il des chats domestiques? Plusieurs études montrent que la nuit, ils sortent en maraude et font des dégâts que les propriétaires ne peuvent pas comprendre, les chats ne rapportant leurs proies que dans 15 % des cas. Et comme ils sont en grand nombre dans les zones sub-urbaines, ils font des ravages considérables, bien au delà du rôle de “gardiens anti rongeurs” qu’on leur a attribué.
Ce phénomène “anti-chats” a pris de l’ampleur en Europe, en Angleterre d’abord, mais aussi maintenant en France.
Une intervention remarquée d’un responsable de chasseurs a fait réagir des milliers de cat-lovers, il s’est même mis sous protection policière !
Jusqu’ici, la solution mise en oeuvre était la stérilisation en masse des populations de chats. Et ça a marché. L’auteur de ces lignes, vétérinaire, se souvient des grouillements de félins dans certains quartiers de Toulouse, avec tous les incidents qui en découlaient: chats écrasés parfois via des véritables “safaris”en auto, chats empoisonnés, violences de voisinage, épidémies de typhus ou de leucose féline qui n’en finissaient plus …
Ce foisonnement de “chats libres” est terminé, en particulier grâce au dévouement de bénévoles d’associations, car le problème est loin d’être simple.
Maintenant, le problème ne repose plus sur une surpopulation, mais sur l’acceptation par le plus grand nombre des prédations de nos minets domestiques dans les jardins d’alentours.
L’ordre du jour, désormais, c’est d’influencer les propriétaires de chats pour qu’ils retiennent Minet dans la maison.
Avec des arguments d’inégale pertinence, les voici:
- un chat d’intérieur est à l’abri d’accidents (autos, vélos, malveillance) et de maladies félines de contact (FIV, FeLV, typhus, parasitoses diverses). D’ailleurs, certaines mutuelles ou assurances animalières accordent un tarif inférieur aux chats “indoor”.
- un chat d’intérieur se met à l’abri des bagarres avec les congénères et les chiens du voisinage. Morsures, abcès, un chat d’intérieur chutes, et … mauvaises relations de voisinage … on peut ainsi s’en passer.
- un chat d’intérieur n’interfère pas avec son environnement… il oublie son instinct de prédateur qu’on peut respecter par le jeu et les exercices.
- un chat d’intérieur ne se perd pas, il n’est pas non plus agressé ou volé.
- un chat d’intérieur ne ramène pas à la maison des parasites (puces), des champignons (teignes) ou des germes (polémique actuelle sur le possible développement de covid chez les chats).
Nous ne sommes qu’au début de cette tendance “anti chats d’extérieur”. A nous d’en tenir compte pour le plus grand bien de l’ensemble des populations félines.
Jean-Yves Gauchet
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