Entre sécheresse récurrente, manque de neige, et ponction agricole croissante, ça devait arriver, les réserves d’eau des lacs californiens sont en baisse continue, et ça devient la panique, avec à l’esprit l’historique de la mer d’Aral.
C’est le film “Chinatown” qui a ouvert les yeux du monde entier sur l’enjeu économique et social de l’Eau en Californie. Mais ça ne concernait que le sud de l’Etat. Maintenant, et avec les conséquences des incendies (plus de couvert végétal pour entretenir le cycle de l’eau), ce sont les lacs du nord qui montrent des signes de grosse faiblesse.
En gros, ils ont perdu en trois ans 70% des réserves, sans aucun signe de récupération à venir, d’autant que les montagnes en amont (Sierra Nevada), qui fournissent l’eau précieuse, ont elles mêmes un énorme déficit en neige.
Prenons en exemple le lac Oroville, qui habituellement reçoit l’été des milliers de touristes sur des “houseboats”. Avec la baisse du niveau, les exploitants de ces bateaux ont été priés de les retirer avant échouage, échouage qui devrait se produire en Août.
La vérité, c’est qu’il n’y a pas de solution: les agriculteurs ont un besoin impérieux d’eau (à certainement utiliser autrement), les populations tout autant, avec toujours une perte de 30% de la ressource pour cause de fuites des canalisations et d’évaporation des surfaces de stockage (lacs, canaux).
Une idée, néanmoins, qui germe et qui va se mettre en place: installer des panneaux solaires flottants sur les canaux d’irrigation. Triple intérêt: espace gratuit, production d’énergie locale, et arrêt des pertes en évaporation. A suivre….
Jean-Yves Gauchet