Les plantes sauvages, qui poussent “comme elles peuvent”, présentent des profils moléculaires originaux, et peuvent agir comme de véritables remèdes, faciles à intégrer dans notre alimentation. En tête, l’ortie, le pissenlit, le pourpier, l’épilobe, en tout une vingtaine d’amies à mieux connaître … et à cueillir le long de nos chemins.
De nos jours, les scandales sanitaires poussent les individus à se tourner vers une alimentation plus végétale, les régimes végétariens, voire végétaliens, ont le vent en poupe. La soupe à l’ortie, naguère réservée aux manants, fait son grand retour.
Les végétaux d’origine bio montrent leur bien meilleure efficacité métabolique, face aux produits de l’agriculture productiviste.
Mais, mieux encore, les plantes sauvages, qu’on a gratuitement à portée de main, présentent des particularités dont nous ne savons pas réellement profiter. Un (gros) détail: éviter les confusions entre des plantes comestibles, bénéfiques, et des végétaux toxiques qui leur ressemblent.
Un ouvrage tout juste édité (Intérêts nutritionnels des plantes sauvages, aux Editions du Puits Fleuri), nous met en tête l’essentiel de ce qu’il faut savoir tant en bromatologie (l’étude des plantes, et de leur intérêt en alimentation) qu’en diététique, métabolisme, voire toxicologie…
L’auteure, Florence Foucaut, nutritionniste, nous présente des tableaux comparatifs très complets sur les apports minéraux et biotiques d’une vingtaine de plantes sauvages, versus les végétaux cultivés de notre alimentation quotidienne.
Quelques exemples de “trésors minéraux” disponibles dans ces plantes des bords de chemins:
Apports en fer: 2O mg /100g pour le galinsoga, 9 pour la menthe sauvage, 6 pour l’ortie … à comparer à 5 pour le cresson ou 3 (!!!) pour les épinards cultivés.
Apports en potassium: 920 mg/100g pour le chenopode, 670 pour le tussilage, 590 pour le pissenlit … à comparer à 550 pour les épinards ou 540 pour le persil cultivés.
Apports en protéines: 9g/100g pour l’ortie, 8 g pour l’amaranthe, 7 pour la mauve… bien au delà des apports des plantes cultivées.
Les chiffres sont encore plus cruels pour les apports en antioxydants, avec en tête le cynorrhodon, l’ortie et l’amarante.
Cet ouvrage bien construit nous détaille plusieurs types de régimes diététiques dans lesquels on peut introduire des plantes sauvages, en particulier dans les régimes végétariens / végétaliens, pour les femmes enceintes ou pour les séniors dénutris.
Un exemple: la formulation pour une crême anglais à l’ortie (400g de lait entier, 35 g de sucre, 4 jaunes d’oeufs, 30 g de feuilles d’orties: on arrive à une équivalence diététique avec le produit phare des régimes pour séniors (le fortimel de chez Nestlé). sauf que les oeufs et l’ortie frais, sont une source de micronutriments comme le fer, le zinc ou les vitamines du groupe B, et que l’on peut faire varier la composition pour limiter l’écoeurement constaté avec les produits industriels.
Cet ouvrage se termine en livre de cuisine, avec une trentaine de recettes de plats (recettes, photos, objectif diététique) faciles à mettre en oeuvre.
Une question: pourquoi ces plantes sauvages accumulent t’elles autant de minéraux? La réponse est dans le second article de cette série.