Avec une quarantaine de mutations sur l’ensemble de ses protéines d’accroche, Omicron se permet d’entrer dans les cellules (désormais dans la gorge et non dans les poumons) via des vésicules (endosomes) et non plus via les récepteurs “spike” sur lesquels ont été conçus tous les vaccins. Alors à quoi bon insister ? Pour finir les stocks?
Ce billet s’appuie sur des travaux très récents répertoriés dans l’excellent blog Réalités biomédicales.
Nous allons ici résumer : tous les vaccins actuels sont “anti spike”, ils sont supposés faire fabriquer aux vacciné(e)s des anticorps protecteurs contre cette protéique complexe (et très variante) qui sert d’accroche pour les coronavirus “historiques”.
Et puis est arrivé Omicron, une souche virale qui ne fonctionne plus du tout de la même manière.
Comment Omicron a pu en quelques mois accumuler autant de mutations pour devenir “autre”? On pense que ces mutations se sont accumulées sur des porteurs de virus au long cours, immunodéprimés (SIDA, traitements immunomodulateurs) qui conservaient le virus en permanence, lequel virus avait toute latitude pour cumuler les variations génétiques ou épigénétiques. Et ça s’est passé en Afrique du Sud, un pays gangréné par le Sida.
Cet Omicron, on s’en est vite rendu compte, ne fonctionne plus comme les virus précédents.
D’une part, il fait un pied de nez aux anticorps vaccinaux, d’autre part il est nettement plus contagieux, enfin, il se concentre sur la gorge et les bronches, mais n’atteint quasiment plus les poumons.
En synthèse de tous ces récents travaux du monde entier, on peut retenir que Omicron est désormais une souche bien divergente et qu’elle a des caractéristiques biogiques toutes nouvelles .
1- Au lieu de ‘s’accrocher à des récepteurs cellulaires bien répertoriés via des protéines dites “spike”, elle pénètrent dans les cellules par aspiration, dans des petites vésicules dites endosomiales.
2- Les tissus privilégiés pour cette voie d’entrée sont les sinus nasaux: les chercheurs ont montré qu’Omicron se réplique plus rapidement que Delta dans des cellules humaines d’épithélium nasal mises en culture dans des puits à fond plat. Vingt-quatre heures après infection, le nombre de copies virales est environ cent fois supérieur à celui de Delta, et ce alors que Delta se réplique lui-même plus rapidement que tous les autres variants. À 72 heures, les cellules infectées par Omicron montrent des signes de mort cellulaire.
Ensuite, Omicron se multiplie activement dans les bronches, mais très peu dans les poumons. On peut ainsi comprendre que cette réplication plus rapide d’Omicron au niveau bronchique contribue à sa plus grande transmissibilité.
Ces importantes avancées de la recherche montrent bien que l’utilisation de vaccins désormais obsolètes (mais néanmoins susceptibles d’effets secondaires très violents) devrait être revue, sinon arrêtée au plus vite.
Jean-Yves Gauchet