La caféine est la substance psychoactive la plus consommée au monde. Alors que ses effets sur la vigilance et l’attention sont largement connus, les mécanisme moléculaires cérébraux associés à sa consommation régulière demeuraient peu connus jusqu’à présent.
On vient de démontrer chez la souris, qu’une consommation habituelle de caféine induit des changements moléculaires durables dans l’hippocampe, une structure essentielle à la mémoire et qui dégénère dans la maladie d’Alzheimer. Les résultats obtenus par différentes méthodes associant génomique, métabolomique et de protéomique suggèrent que la caféine favorise le traitement de l’information dans cette structure en réponse à une tache d’apprentissage, en exerçant une action concertée sur les cellules neuronales et non-neuronales. La caféine modifie de manière très importante l’épigénome hippocampique de manière différenciée selon qu’il s’agisse des cellules neuronales ou non-neuronales. Cela concoure à favoriser les processus moléculaires associée à la mémoire.
Cette étude fournit la preuve expérimentale d’un lien entre la consommation de caféine et les processus neuraux impliqués dans la mémoire et incite à décrypter plus finement les effets moléculaires de la caféine sur les différentes cellules cérébrales et à mieux comprendre le lien caféine/mémoire chez l’homme. Notamment, un potentiel effet bénéfique chez les patients atteints de maladie d’Alzheimer fait actuellement l’objet de l’essai clinique CAFCA (NCT04570085).
Contacts:
David Blum Chercheur Inserm à Lille neuroscience & cognition +33 6 50 82 04 90david.blum@inserm.fr
Anne-Laurence Boutillier Chercheuse CNRS au Laboratoire de neurosciences cognitives et adaptatives – LNCA (CNRS/Université de Strasbourg) +(33) 3 68 85 19 34laurette@unistra.fr