Chez les moins de 30 ans, plus de 35% se sont fait tatouer quelque chose. Puis viennent des phases de regrets. Surtout quand le pigment est inadapté, ou quand les aiguilles transmettent un virus, au hasard, le monkey pox …
Se faire tatouer les yeux, quelle idée ? Certes, c’est original, mais aussi dangereux … Le tatouage scléral consiste à injecter, sans anesthésie, une encre dédiée aux tatouages cutanés sous la conjonctive qui tapisse la face antérieure du bulbe de l’œil. L’objectif est de colorer le blanc de la sclère (également appelée sclérotique). Une seule injection permet de couvrir un quart de la surface de la sclère. Le geste consiste donc à injecter l’encre en procédant à plusieurs injections espacées afin de la disperser sur un maximum de surface.
Dans son blog “Réalités Médicales”, Marc Gozlan rapporte le cas d’un “tatoué de l’oeil” qui vient en consultation, pour une inflammation douloureuse de ses yeux.
Ce patient présente sous la conjonctive des deux yeux (membrane qui tapisse la paupière et recouvre la sclère) plusieurs nodules de 5 mm, dont la disposition correspond aux quatre points d’injection de l’encre. Les examens ophtalmologiques ne fournissent pas d’information complémentaire dans la mesure où l’encre noire fait écran.
Le patient a reçu un traitement anti-inflammatoire local (corticoïde, antibiotique, collyre lubrifiant). Le suivi, après une semaine, puis un mois, n’a montré « aucune évolution favorable ou défavorable en dehors d’une diminution des symptômes », précisent S. Hida et ses collègues dans leur article paru en juin 2022 dans le Journal Français d’Ophtalmologie.
Le tatouage scléral est réalisé par un personnel non médical, sans formation ophtalmologique (sans utilisation d’un microscope, ni d’instruments chirurgicaux) et non sensibilisé à l’absolue nécessité de réaliser un tel geste dans des conditions strictes d’asepsie pour éviter tout risque d’infection. Cette pratique expose de surcroît le tatoué à des produits dont l’innocuité pour l’œil n’a pas été démontrée. Elle est donc susceptible d’entraîner des complications, dont certaines peuvent être sévères.
Tatouage fatal dans un salon espagnol: 21 clients inoculés du monkeypox !
Dans le même blog, cette information sidérante:
C’est l’histoire de 21 personnes, âgées de 16 à 38 ans, qui ont été infectées par le virus monkeypox après avoir fréquenté un salon de tatouage à Cadix (Espagne). Entre le 6 et 19 juillet 2022, 14 femmes et 7 hommes, venus se faire faire un piercing ou un tatouage ont été contaminés par le MPXV, virus responsable du monkeypox ou mpox, selon la nouvelle dénomination choisie le lundi 28 novembre par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Ces cas cliniques ont été rapportés le 14 décembre 2022 sur le site web de l’hebdomadaire médical américain The New England Journal of Medicine (NEJM).
Parmi ces 21 clients venus pour un tatouage ou un piercing, 9 avaient moins de 18 ans. Aucun n’avait eu récemment de rapport sexuel à haut risque, autrement dit sans préservatif ou avec de multiples partenaires. De même, ils n’avaient pas voyagé dans des zones d’endémie du mpox, ni eu des contacts étroits avec des personnes infectées par le virus MPXV.
Ces personnes étaient majoritairement venues dans ce salon pour se faire faire un percing du lobe de l’oreille, à savoir de l’hélix (perforation du cartilage de l’oreille supérieure), du tragus (petit triangle fait de cartilage qui se trouve au-dessus du lobe de l’oreille). D’autres ont eu un piercing nasal ou de la langue. Enfin, deux clients s’étaient fait tatouer l’avant-bras.
Après un délai de 6 à 9 jours (7 jours en moyenne), ces 21 personnes ont développé des symptômes. Ceux-ci ont débuté par une augmentation de volume des ganglions lymphatiques situés derrière l’oreille ou dans le cou (adénopathie douloureuse).