Diabète: un pancréas artificiel qui se nourrit … de glucose.

Une équipe de chercheurs suisses a mis au point ce dispositif médical qui allie une pile à combustible implantable et des cellules bêta artificielles. Selon eux, ce système peut libérer de l’insuline de manière autonome selon la glycémie du patient.

Schéma du processus de génération d’énergie et de contrôle de l’insuline : lorsque le taux de glucose sanguin augmente, le circuit est activé et la production d’insuline est stimulée avec l’énergie générée. Crédit image : Maity D, et al, Adv. Mater. 2023 / ETH Zurich)

Son constituant principal est une anode composée de nanoparticules à base de cuivre. Cette électrode a été spécialement conçue par ces chercheurs. Elle serait en mesure de scinder le glucose en acide gluconique et en proton. Durant cette réaction, elle génère un courant électrique. La pile est recouverte d’un tissu sans couture et de l’alginate. Il convient de noter que l’alginate est un matériau obtenu à partir d’algues et approuvé pour des usages médicaux. Celle-ci serait capable d’absorber les fluides corporels et de fournir un flux de glucose à la pile.

Une fois que les chercheurs ont conçu la pile à combustible, ils ont eu l’idée de la combiner avec une capsule remplie de cellules bêta artificielles. Ces dernières ont été développées par le professeur Fussenegger et ses collègues en 2016. À l’aide d’une lumière LED bleue ou d’un courant électrique, ces cellules de conception pourraient être stimulées. Ainsi, elles produiraient et sécréteraient de l’insuline dans le sang selon les besoins du patient. Grâce à ce système innovant, la glycémie retrouve son niveau normal. Lorsque le taux du sucre dans le sang est inférieur à un certain seuil, la production d’électricité et d’insuline est interrompue automatiquement.

L’énergie générée par la pile à combustible permettrait aussi de connecter l’implant à certains dispositifs externes. Par le biais d’une application mobile dédiée, les patients pourraient régler eux-mêmes le système. Leur médecin pourrait aussi le surveiller à distance et effectuer des ajustements. Mais tout cela n’est pas vraiment nécessaire. Ce nouvel implant serait capable de réguler de façon autonome les taux d’insuline et de glucose dans le sang, explique le professeur Fussenegger. Actuellement, ce dispositif est en phase de prototype. Il faut encore d’énormes ressources financières et techniques pour le transformer en produit commercialisable.

Source: Neozone