… et comment nos aïeux ont réagi (pestes, choléra, lêpre, grippes, sida … et enfin covid), avec quelles connaissances, quelles contraintes, quels résultats. Et maintenant, pour la prochaine, qu’est ce qu’on fait ?
Cet ouvrage écrit en commun par des historien spécialistes des épidémies, est richement illustré et très précis dans ses témoignages, dans ses descriptions de ces drames inéluctables dans le bouillonnement démographique humain et ses répercussions sur son environnement.
Ainsi, nous avons accès avec l’oeil intransigeant de l’historien, à bien des connaissances soit oubliées, soit gommées par des considérations sociales ou politiques.
Nous ne suivrons pas les auteurs sur certains points (un exemple, le virus du covid y est présenté page 83 comme provenant du marché animalier de Wuhan…), mais serons tout à fait d’accord sur leurs conclusions concernant l’épidémie récente:
“A l’échelle mondiale, les réponses à la pandémie ont pris trois formes principales, avant les généralisation (ndlr; dans les pays prétendument les mieux préparés) des vaccins courant 2021.
1- celle du “zéro covid”, une stratégie incarnée très tôt par la Chine, mais aussi par des démocraties libérales (ndlr;?) comme la Nouvelle-Zélande, avec des quarantaines sévères, un suivi des chaînes de contamination et des confinements “normal” du reste de la société.
2- un laisser-faire, justifié par une certaine ignorance (dans le cas du Brésil, ou de certains états des USA), ou bien par un choix scientifique assumé (dans le cas de la Suède).
3 – des confinements généralisés, comme en Italie ou en France, avec une interruption de nombreuses activités économiques et des changements drastiques dans la mobilité des individus.
Au résultat, et en prenant pour critère le taux de mortalité 150 jours après le début de l’épidémie, ce diagramme nous montre que les pays prétendument en pointe sur un plan sanitaire et médical ont subi les plus grandes mortalités. Il est pénible d’avoir à constater que c’est dans ces pays très médicalisés, que les responsables ont tout misé sur l’hôpital, en interdisant férocement aux médecins de terrain toute initiative de soins.
Reprenons ici les conclusions de nos auteurs:
Parmi les enseignements consensuels, il est clair que le covid a été une débâcle retentissante pour le dispositif de sécurité sanitaire mondial. A l’exception de Hong-Kong, les états les mieux préparés selon les normes en vigueur ont subi l’impact sanitaire le plus lourd.
A l’inverse, les états considérés comme vulnérables ont traversé la pandémie presque sans encombre.
Cette anomalie, qui n’est pas liée à un simple biais démographique (populations jeunes versus pays en déclin démographique), peut s’expliquer par le maintien d’un savoir-faire en contrôle des maladies infectieuses dans les pays du sud (ndlr: et leur capacité à traiter les malades avec les produits existants, chloroquine, ivermectine, antibiotiques).
Elle révèle surtout à quel point le délabrement et la privatisation des systèmes de santé, les lacunes de la prévention, et la défiance politique dans les pays de nord étaient des impensés du logiciel de la santé mondiale. Vu ainsi, le covid a mis le monde sens dessus dessous.
Source: L’atlas historique des épidémies. Editions Autrement.