Les infortunées statues de la place de Bastille.

Après la démolition de la prison, symbole honni de la royauté, des statues ont occupé, toujours en tant que symboles, ce lieu lié à l’Histoire. Avant la colonne toujours debout, une fontaine néo-égyptienne … et un éléphant impérial …

Pour fêter le premier anniversaire du 10 août 1792 (insurrection et prise des Tuileries), il a été dressé sans tarder une statue dédiée à la Nature, sous forme d’une fontaine en plâtre représentant la déesse Isis flanquée de deux lions assis, et qui faisait jaillir de l’eau de ses seins.

Pièce de 5 centimes sous l’égide de la “Régénération français”

Cette fontaine patriotique n’eut qu’une existence éphémère. Du fait de sa fragilité, elle sera détruite peu après. Non loin de là sera conçu, à partir de 1806, le projet non abouti de la fontaine dite de l’Éléphant de la Bastille, à l’endroit occupé aujourd’hui par la Colonne de Juillet.

Dominique Vivant, artiste français, écrivain, diplomate, archéologue et premier directeur du musée du Louvre a été chargé de superviser le projet. Est recruté le sculpteur Pierre-Charles Bridan pour créer un modèle grandeur nature en plâtre sur un cadre en bois. 

Puis s’engagea la construction de la statue définitive. Debout aussi haut qu’une maison à trois étages, l’éléphant de la Bastille était une figure imposante dominant une place qui a vu tant de protestations violentes, de manifestations de colère et d’humiliations royales.

La maquette du sculpteur Bridan.

Après la défaite de Napoléon à Waterloo en 1815, l’empire s’effondre et la construction s’arrête. Pourtant, Alavoine a continué à chercher un soutien financier pour achever le projet jusque dans les années 1830, alors même que l’éléphant en plâtre commençait à s’effriter.

L’éléphant apparaît en bonne place dans le roman de Victor Hugo Les Misérables (1862), où le gamin des rues Gavroche s’abrite dans le pachyderme chancelant. 

Non seulement l’éléphant était devenu hideux, mais il était aussi devenu une menace, à cause des rats qui en sortaient chaque nuit et pillaient les maisons des résidents locaux. Les gens se sont plaints et ont demandé que l’éléphant soit démoli à la fin des années 1820. Ce n’est qu’en 1846 que l’éléphant en plâtre a finalement été retiré. Peu de temps après, elle est remplacée par la Colonne de Juillet érigée pour commémorer la Révolution de 1830.

Source: amusingplanet.

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admin1402

Vétérinaire à Toulouse, je gère bénévolement ce blog suite à l'arrêt de parution du journal "paper" Effervesciences" survenue durant la crise covid. Désormais, les infos sont en ligne, gratuietement.