Tout sur la variole du singe : bis repetita …

Cette maladie essentiellement africaine, essentiellement sexo-transmissible, nous est présentée comme un danger majeur pour la terre entière … mais rassurez vous, il existe une solution vaccin !

La variole du singe, orthopoxvirose simienne pour son nom scientifique, est due à un virus, entraînant une maladie évoquant la variole. Cette maladie, transmise par les singes, est endémique en Afrique, le premier cas humain semble avoir été détecté au Congo en 1970 chez un jeune garçon de 9 ans, qui n’aurait pas survécu. Les réservoirs sont les singes, mais également les rats (principal hôte) et les écureuils. Elle se manifeste par une forte fièvre, céphalées et douleurs ostéomusculaires les premiers jours, puis évolue rapidement en éruption cutanée, avec la formation de croûtes. Le malade est contagieux une à 2 semaines.

Hors Afrique, les premiers cas semblent avoir été décrits aux USA en 2003, avec des patients en contact avec des chiens de prairie domestiques, infectés par des rongeurs africains importés. Pour la transmission chez l’homme, on avait jusqu’à ce jour évoqué un contact avec du sang, des lésions cutanées, des sécrétions d’animaux malades. Il semble toutefois que les premiers cas décrits aujourd’hui concernent des personnes non en contact avec des singes, la plupart étant homosexuels ou immunodéprimés, sans contact avec des animaux ou des personnes rentrant de zones endémiques. Si ce virus peut être attrapé via une activité sexuelle, “ce n’en est pas pour autant une maladie sexuellement transmissible”, affirmation surprenante de l’OMS en contradiction avec la majorité des premiers cas observés. Par ailleurs, certains peuvent se poser des questions quant à la diffusion d’une épidémie sur un terrain malmené depuis un an par de multiples agressions et perturbations immunitaires.

Est-ce une maladie grave ? Oui et non. 

Oui si on laisse faire, car elle est 10 fois plus mortelle que la covid. En 2020, plus de 4 000 cas en Afrique, avec 140 morts, ce qui donne une létalité de 3,6 %. L’an dernier au Congo, 58 décès, soit près de 10 % de mortalité ! Si la Covid n’est dangereuse que pour les plus âgés avec comorbidités, la Monkeypox touche toutes les tranches d’âges, les plus jeunes semblant faire les formes les plus graves. Par contre elle est moins contagieuse. Il n’y a pas de traitement médicamenteux connu (en fait un viendrait de sortir, il n’y a pas de recul), pas de vaccin spécifique. 

Non, en raison de la faible contagiosité (à confirmer, mais cela est le cas depuis des décennies) et de la vaccination contre la variole, qui serait efficace à 85 %, et serait donc à même de stopper l’épidémie en vaccinant les cas contacts, contrairement à la covid. Maintenant d’où sortent ces 85 % ? Mystère. Depuis deux ans, on a vu beaucoup d’affirmations sans bases scientifiques.

L’éradication de la variole a été obtenue grâce à la vaccination (ce que certains contesteront, je n’en doute pas…), et depuis 1980 on considère qu’elle a disparu, et on ne vaccine plus (depuis 1984 en France), tout en constituant des stocks, uniquement pour des raisons militaires, en cas de guerre bactériologique, surtout à la suite des attentats du 11 septembre 2001. Brigitte Bourguignon sur RTL le 25 mai le confirmait : “Il y a des stocks stratégiques ».

Le virus de la variole est un orthopoxvirus, de la même famille que le Monkeypox, et celui de la vaccine qui touche les vaches. La vaccination contre la variole a été inventée par Jenner, chirurgien anglais, en 1796, première vaccination au monde.

Si les première et seconde générations du vaccin n’étaient pas dénuées d’effets secondaires pouvant être graves (encéphalites), la troisième ne l’est plus. Dans cette troisième génération, à virus vivant atténué non réplicatif, deux principaux vaccins : l’ACAM2000 et surtout l’IMVANEX, de la société de biotechnologie danoise Bavarian Nordic (AMM en France et en Europe). À savoir : ces vaccins n’ont pas été testés en dessous de 18 ans (surprenant, et qui ne sera pas un obstacle pour certains.. ), ni chez les femmes enceintes.

La HAS préconise la vaccination des personnels de santé, il y en a qui vont être contents. « Les personnes adultes contacts à risque d’exposition au Monkeypox tels que définis par Santé publique France, incluant les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle ».  Cette phrase est ambiguë, ne limitant pas expressément aux cas contacts. “Exposé” n’est pas” contact”, tous les professionnels de santé étant exposés, mais pas forcément contacts.

En cas de contact, il faut vacciner entre 4 et 14 jours, après c’est inutile. Le schéma est à 2 doses espacées de 28 jours, 3 doses pour les immunodéprimés.

Pour lecture de l’article complet de Gérard Maudrux (avec nos remerciements)