Les cures prolongées de cette “anti-hormone”ont entraîné des cancers au cerveau chez des femmes traitées sur le long terme. Et la justice à tranché, les labos ont leur responsabilité de “non information” auprès des médecins. Alors quelles informations ?

L’acétate de cyprotérone (Androcur) est associé à un risque fortement accru de développer un méningiome, une tumeur cérébrale le plus souvent bénigne mais pouvant entraîner des séquelles graves. Ce risque est particulièrement marqué chez les femmes traitées à fortes doses et sur de longues périodes, avec un risque multiplié par 7 après 6 mois de traitement à forte dose, et jusqu’à 20 après 5 ans d’utilisation continue1513. Plusieurs centaines de cas ont été recensés en France sur la dernière décennie, principalement chez des femmes17.
Qu’en est-il chez les hommes ?
- Le risque de méningiome existe aussi chez l’homme traité par Androcur, bien que la majorité des études et des cas rapportés concernent les femmes, car l’indication principale chez l’homme est le cancer de la prostate, nécessitant généralement des doses plus élevées et un traitement prolongé8911.
- Les notices officielles et les autorités sanitaires précisent que le risque de méningiome concerne tous les patients, hommes comme femmes, en cas d’utilisation prolongée (plusieurs années) et à partir de doses de 25 mg/jour et plus911.
- Les effets indésirables graves, dont le méningiome, sont donc mentionnés pour les deux sexes, avec une surveillance et une information désormais obligatoires pour tous les patients, quel que soit le genre8911.
Données spécifiques et différences éventuelles
- Les études épidémiologiques ayant quantifié l’ampleur du risque (multiplication par 7 à 20) ont été menées principalement chez les femmes, car l’utilisation hors AMM (acné, hirsutisme, contraception) était plus fréquente dans cette population1513.
- Les mécanismes biologiques à l’origine du risque semblent liés à l’action progestative du médicament, qui peut stimuler la croissance de certains méningiomes exprimant des récepteurs aux hormones sexuelles, sans distinction claire de sexe 46.
- Chez l’homme, le risque existe donc, surtout en cas de traitement prolongé à forte dose (notamment dans le cancer de la prostate), mais il est moins bien quantifié faute de grandes études spécifiques8911.
Autres risques cancéreux
- Outre le méningiome, Androcur peut également entraîner d’autres effets graves chez l’homme, notamment des tumeurs hépatiques bénignes ou malignes, une toxicité hépatique, et des accidents thromboemboliques911.
- Le risque de cancer du sein, bien documenté chez la femme, n’est pas signalé comme augmenté chez l’homme dans les données disponibles.
Tableau comparatif du risque de méningiome lié à Androcur
Sexe | Risque de méningiome (données) | Facteurs aggravants | Surveillance recommandée |
---|---|---|---|
Femmes | Multiplié par 7 à 20 selon la durée et la dose 1513 | Dose élevée, durée prolongée | IRM cérébrale, information annuelle |
Hommes | Risque reconnu, mais moins quantifié 8911 | Dose élevée, durée prolongée | IRM cérébrale, information annuelle |
Conclusion
Le risque de méningiome lié à l’utilisation prolongée et à forte dose d’Androcur concerne aussi bien les hommes que les femmes. Chez les hommes, ce risque est reconnu et documenté dans les notices officielles, même s’il est moins quantifié que chez les femmes, faute de grandes études spécifiques.