Issu d’un arbre originaire d’Asie du Sud-Est, le kratom, réduit en poudre, est traditionnellement consommé pour ses effets stimulants, euphorisants et analgésiques. Cependant, l’utilisation de ce produit, interdit en France, n’est pas toujours sans risque.

Le terme « kratom » recouvre une large gamme de produits issus des feuilles de l’arbre Mitragyna speciosa, originaire d’Asie du Sud-Est. Cette plante tire son appellation latine de la forme de ses feuilles, qui rappellent la mitre épiscopale, la coiffe portée par les évêques et certains autres dignitaires religieux.Chaque samedi, The Conversation en mode week-end (articles, vidéos, quiz…) pour mieux comprendre le monde qui nous entoure.
Le kratom est produit à partir de feuilles séchées et réduites en poudre, lesquelles peuvent être mâchées ou infusées en thé. Utilisé en Thaïlande par les ouvriers agricoles pour accroître leur endurance et leur productivité, le kratom agit comme un stimulant proche de la caféine. À des doses plus élevées, il procure une sensation de bien-être analogue à celle des opioïdes.
Les effets du kratom sont dus à la présence dans ses feuilles d’une molécule en faible quantité, la mitragynine. Celle-ci stimule partiellement les récepteurs opioïdes du système nerveux central – les mêmes que ceux qui sont activés par des substances comme la morphine ou l’oxycodone. Lorsqu’ils sont suractivés, ces récepteurs peuvent influer sur la respiration, la ralentissant voire la stoppant complètement.
Après ingestion, la mitragynine contenue dans la poudre est transformée en 7-OH (ou 7-hydroxymitragynine) par les enzymes du foie, ce qui explique ses effets de type opioïde. Également synthétisable en laboratoire, la 7-OH peut être utilisée pour accroître la puissance de certains produits à base de kratom. C’est une des raisons de la controverse autour de cette substance.
La 7-OH a attiré l’attention de la Food and Drug Administration (FDA), l’agence états-unienne en charge de la surveillance des denrées alimentaires et des médicaments. Le 29 juillet 2025, l’agence a publié un avertissement indiquant que les produits contenant de la 7-OH sont de puissants opioïdes, susceptibles de provoquer de graves risques pour la santé et même d’entraîner la mort.
Par ailleurs, divers travaux sur le kratom et sur ses composants ont mis en évidence ses effets potentiellement délétères. Des analyses post-mortem effectuées par les centres pour le contrôle et la prévention des maladies et par plusieurs chercheurs universitaires ont montré qu’aux États-Unis, les corps de centaines de personnes décédées contenaient des substances provenant du kratom.
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Auteur: David Kroll Professor of Natural Products Pharmacology & Toxicology, University of Colorado Anschutz Medical Campus