Ce lac magnifique est à la fois une destination touristique unique, et un lieu de pêche et de cultures très productif. Mais jusqu’à quel point ?
C’est une destination touristique majeure du pays, dont c’est le second plus grand lac, avec une surface estimée de 12 000 hectares, et un des plus hauts, à 884 m. Sa profondeur moyenne n’est que de 2,10 m à la saison sèche (profondeur maximale : 3,60 m) mais elle peut dépasser 4 m à la saison des pluies.
“Les Fils du Lac” vivent dans quatre villes au bord du lac, dans de nombreux petits villages sur ses berges et sur le lac lui-même, dans des maisons de bois et de bambou tressé sur pilotis. Ils sont surtout pêcheurs et fermiers.
Les transports sur le lac se font par bateau, soit pirogues traditionnelles, soit à moteur.
Les pêcheurs rament d’une façon unique, debout sur une jambe à la poupe et l’autre enroulée autour de la godille. Ceci leur permet de voir au-dessus des plantes qui couvrent une grande partie du lac (cependant les femmes rament de la manière courante, à la main, assises les jambes croisées à la poupe).
Les cultures reposent sur un lit formé par l’accumulation de jacinthes d’eau, complété par de la terre et d’autres composants indispensables au développement des pousses.
Quand ces assemblages commencent à pourrir, ils sont laissés à l’abandon et durcissent, contribuant au rétrécissement de la surface du lac Inle, dont les capacités naturelles de filtrage sont dépassées par la croissance de l’agriculture flottante.
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Le lac souffre de l’augmentation de sa population. Sa surface a diminué, les collines environnantes ont été déboisées pour le bois de chauffage. Cette déforestation et l’augmentation de l’agriculture sur son bassin versant ont augmenté l’apport de vase et de nutriments : la vase comble le lac et les nutriments favorisent la croissance des plantes et des algues et pourrait provoquer un phénomène d’eutrophisation. Les jardins flottants eux-mêmes diminuent la surface du lac, à mesure que leur support se transforme en sol.
Jean-Yves Gauchet