On a mis au rancard les autorails sur les voies ferrées régionales, voire locales. Remplacées par des lignes d’autobus. Mais les rails sont toujours en place, et les technologies ont bien évolué… On peut repenser au rail, et Draisy pourrait être la solution.
C’est un peu le retour de la Micheline, options moteur de bus et autonomie énergétique. Lohr , spécialiste des transports situé à Hangenbieten (Bas-Rhin) s’attelle à la réalisation d’un train léger d’un nouveau genre pour conserver, voire réhabiliter, des petites lignes régionales.
Nom de code du projet, mené dans le cadre d’un consortium lancé en 2019 par la SNCF : Draisy. Il s’agit d’un véhicule de la taille d’un bus, doté de batteries rapidement rechargeables et pouvant donc circuler sur des voies non électrifiées. Il pourra être piloté « à vue » comme le sont les tramways en ville.
Draisy a été retenu en mars 2022 dans le cadre de l’appel à manifestation d’intérêt (AMI) sur la digitalisation et la décarbonation du transport ferroviaire . Le volet « trains légers » de cet AMI vise le remplacement des trains régionaux conventionnels, jugés surdimensionnés et trop coûteux, sur les lignes de desserte fine du territoire. C’est un potentiel de 9.100 kilomètres de lignes, à 85 % non électrifiées, qui s’offre aux trains légers.
Pour y parvenir, l’entreprise alsacienne va déployer plusieurs innovations. À commencer par la motorisation : des moteurs de bus offriront des « performances de traction et de freinage très élevées », assure Marie-José Navarre. Cela devrait, in fine, participer à la division par deux des coûts de maintenance de l’infrastructure des lignes, explique David Borot, directeur délégué nouvelles mobilités à la SNCF. Cette motorisation permettra, par exemple, de traverser les intersections en marche à vue – comme les tramways en ville – en réduisant la vitesse de conduite, et donc de ne plus utiliser ni entretenir les passages à niveau.