Traditionnellement, un zoo est un lieu d’observation, des visiteurs vers les animaux. Mais si l’on introduit une ambiance musicale, on est surpris de voir apparaître des interactions entre les deux groupes: les “pensionnaires” nous étonnent et nous ravissent.
Dans le Safari Park de San Diego, un animal est la vedette, c’est Sampson, un perroquet qui aime danser. Et pour le faire danser, on lui a mis au point une “boite à musique” (boombox) qu’il a appris à utiliser avec son bec. Au grand plaisir des visiteurs.
Sampson peut faire fonctionner la boombox en mordant ou en s’accrochant à une sorte de joystick (appellé joybranch) fait pour ressembler à une tranche de bûche avec une brindille qui en dépasse. Des capteurs de mouvement maintiennent la musique tant qu’il bouge et hoche la tête, penchant la tête en rythme. Quelques semaines après son installation, la boombox a changé la dynamique des interactions de Sampson avec les visiteurs. Pour les attirer, il pourrait se déchaîner. Lorsqu’il en avait assez de recevoir, il pouvait arrêter de danser pour éteindre la musique. Le plus souvent, une fois le spectacle terminé, ses visiteurs repartaient.
Boombox est l’un des nombreux projets sonores du zoo de San Diego et d’autres zoos du pays qui visent à donner aux animaux captifs plus de liberté dans leur environnement. La boombox a vu le jour après que les soigneurs de Sampson aient remarqué à quel point l’oiseau aimait se dandiner au rythme d’un iPhone pendant les séances de soins. (Le BobTrigger a été ajouté lorsqu’ils ont réalisé qu’il ne pouvait pas appuyer sur play sur le JoyBranch et danser en même temps.)
lorsque cet ara nommé Sampson a rencontré JoyBranch pour la première fois dans son enclos au zoo de San Diego, il l’a interprété commet juste un moyen pratique pour toiletter son bec. Puis il a réalisé qu’il pouvait l’utiliser pour jouer au DJ.
Ainsi, on peut réduire le stress des animaux qui vivent, en zoo pour améliorer leur qualité de vie et, surtout, pour leur donner un certain contrôle sur leur environnement.
L’ouïe est un sens dominant pour de nombreuses espèces, et les animaux des zoos sont continuellement baignés dans des sons qui n’ont peut-être pas grand-chose en commun avec ce qu’ils pourraient entendre dans la nature : le bruit des travaux de construction, les véhicules, la parole humaine et les bruits de voisins animaux inconnus. Les sensibilités varient d’une espèce à l’autre, mais certains animaux souffrent d’un inconfort suffisamment grave pour provoquer des comportements de marche, de balancement ou d’automutilation, comme s’arracher les poils ou les plumes.
Il est temps de repenser la culture des zoos.
Parfois, le type d’intervention est simple, comme fournir un espace insonorisé auquel un animal peut accéder en cas de besoin. Mais parfois, il s’agit d’ajouter des sons plutôt que de les supprimer. Il existe des moyens de réfléchir de manière plus innovante et plus créative à ce que nous pouvons offrir aux animaux pour enrichir leur vie en captivité.
Seulement environ un tiers des zoos ont réellement expérimenté l’enrichissement auditif, notamment des sons naturels et écologiques, de la musique classique créée par l’homme et des émissions de radio, pour améliorer le bien-être des animaux en captivité. Selon les recherches, il a été démontré que les éléphants d’Asie, les léopards et plusieurs espèces d’oiseaux en bénéficient. Un nombre beaucoup plus restreint de projets dans les zoos ont permis à des animaux captifs d’interagir réellement avec des sons, notamment des expériences avec des aras, des sakis à face blanche, des éléphants d’Afrique et des orangs-outans. Les orangs-outans, par exemple, ont été encouragés à créer leur propre « musique », bien que certaines recherches suggèrent que les singes préfèrent souvent le silence au son.
Lorsque Sampson joue sa musique, il le fait pour son propre plaisir, mais aussi pour divertir le public: lorsqu’aucune musique ne jouait, les visiteurs s’éloignent de Sampson alors même qu’il essaye d’interagir avec eux.
En nous promenant dans un zoo, nous oublions souvent que nous sommes nous aussi exposés pour que les animaux puissent les observer. Être présent avec des animaux dans ces espaces présente de rares opportunités d’interaction.