Il existe dans la stratosphère (entre 20 et 50 km de la surface terrestre) des entités biologiques maintenues en suspension par les vents (stratojets) et les mouvements cycliques de cette zone très froide qui accumule par ailleurs les molécules d’ozone (extrêmement réactives et susceptibles de provoquer des mutations d’acides nucléiques).
Par ailleurs, notre atmosphère proche (jusqu’à 20 km) et nuageuse fourmille de bactéries qui ont la capacité de favoriser la formation de cristaux de glace, donc la formation des nuages et par là-même les précipitations.
Des chercheurs indiens, à partir d’un ballon stratosphérique, ont collecté à différentes altitudes douze colonies bactériennes, et 6 colonies de champignons. Sur ces échantillons, trois types de bactéries sont totalement inconnus, avec un ADN sans comparaison possible avec ce qu’on connaît du monde bactérien terrestre. Pour ces chercheurs indiens, l’origine extraterrestre de ces « entités biologiques » n’est sûrement pas à exclure. Du fait de la présence simultanée de bactéries connues sur terre, on peut penser à un brassage de micro-organismes arrachés de la troposphère (notre couche immédiate) avec des germes « venus d’ailleurs ». Et ce brassage au sein d’un semi-vide en présence de molécules d’ozone peut amener à des modifications drastiques des micro-organismes concernés : mutations, effets d’épigénétique, réaménagements structurels… on peut voir apparaître des entités biologiques tout à fait intrigantes.
La question revient périodiquement lors de phénomènes bizarres comme les fameuses pluies rouges de Kerala.
En été 2001, des pluies sporadiques, accompagnées d’éclairs et de bruits de tonnerre s’abattent sur la région de Kerala, en Inde.
Les scientifiques étudiant ce phénomène, y trouvent des amas de pseudo cellules sans noyau, sans ADN, mais capables de se développer, voire de se reproduire (difficile de faire la part des choses) à haute température (idéalement 121°C).
Certains y voient la trace d’algues de lichen (mais sans y trouver les pigments xanthophylliques de ces végétaux), d’autres envisagent carrément qu’il s’agit du sang de chauve-souris (très abondantes dans cette région) qui auraient été prises en vol dans des nuages ascendants (mais là encore, sans hémoglobine) …
Il n’est alors pas illogique d’imaginer que ce phénomène, très rare pour notre calendrier humain, soit répétitif à l’échelle terrestre. Que ces pseudo-cellules sans ADN (n’oublions pas : nos globules rouges n’ont pas de noyau, eux non plus !) soient les témoins d’une présence biotique dans la très haute atmosphère, qui elle même peut être ensemencée par l’apport quotidien de météorites ou le passage régulier de comètes. La stratosphère est un congélateur très actif !
Jean-Yves Gauchet