C’est encore Microsoft qui mène la barque: les data centers, passages obligés du développement d’internet, et gros producteurs de chaleur inutilisée, pourront avantageusement être disposés sous la mer, avec une source d’énergie locale (éoliennes ou hydroliennes) et un refroidissement efficace et gratuit. Des milliards sont en jeu.
Les data centers, c’est quoi ? C’est la mise en place dans un même lieu d’ordinateurs de très forte puissance, pour emmagaziner et gérer des données de plus en plus nombreuses, de plus en plus lourdes. Tout le monde veut tout tout de suite, avec la qualité et la sécurité des données… Pour cela, il faut le “hardware”, donc les ordis eux-mêmes, et une énergie considérable. Et cette énergie est en grande partie perdue en chaleur qu’il faut évacuer.
Cette évacuation peut être récupérée pour par exemple chauffer des habitations ou des serres agricoles. C’est une option.
Une autre option est développée par Microsoft, à travers le projet Natick: placer ces clusters d’ordinateurs dans des containeurs adaptés, vidées de l’oxygène corrosif, au fond des mers dans des zones bien controlées. Le container recèle 855 serveurs, à un mile de la côte, au large d’une ile de l’archipel des Orkneys, en Ecosse.
Le prototype vient d’être relevé au bout de deux ans d’immersion: à priori, c’est très positif, on a même trouvé que les causes d’entretien (pièces usées ou défectueuses sont de 1/8ème de celles de data centers sur terre ferme: pas d’oxygène, pas de brouillages électromagnétiques, c’est semble t’il une très bonne solution. D’autant que dans le monde, plus de la moitié de la population vit à moins de 120 km d’une côte maritime… le marché est gigantesque…
Jean-Yves Gauchet