On considérait jusqu’ici que les tourbières, qui accumulent de la biomasse dans le sol sont des puits de carbone de grande importance. Mais avec l’évolution actuelle, ce carbone commence à s’échapper sous forme de méthane ou de CO2 dû aux incendies.
Si les tourbières n’occupent que 3 % de la superficie terrestre, elles contiennent environ 25 % du stock mondial de carbone organique du sol. Ces importants réservoirs de carbone proviennent du lent processus d’accumulation de matière organique dans le sol, durant des millénaires et dans des conditions de saturation en eau et d’anoxie.
Pourtant, ces stocks de carbone des tourbières sont plus vulnérables qu’on ne le pensait. Il s’avère même que les tourbières pourraient passer d’ici à 2100 d’un fonctionnement en puits de carbone à un fonctionnement en source de carbone.
Néanmoins, les estimations sont encore très incertaines : elles se situent en effet entre un gain de carbone de 103.109T et une perte de 360.109T pour le XXIe siècle et l’ensemble des tourbières du globe. Quoi qu’il en soit, les émissions annuelles de dioxyde de carbone par les tourbières dégradées représentent d’ores et déjà 5 à 10 % des émissions anthropiques annuelles mondiales de CO2.
Les causes de cette évolution sont diverses. Les grands incendies de tourbière peuvent libérer en quelques mois des quantités massives de carbone ayant nécessité plusieurs millénaires pour se former.
Les effets du changement climatique (hausse des températures, sécheresse, dégradation du pergélisol, hausse du niveau des mers) entraînent une hausse des émissions de carbone vers l’atmosphère de nombreuses tourbières.
La digestion de la biomasse au fond des tourbières laisse également échapper du carbone sous forme de méthane. Celui-ci est resté bloqué dans le sol gelé des immensités canadiennes et sibériennes. Il commence à s’échapper et comme combustible, il entretient les incendies, c’est un cercle vicieux …
Enfin, la destruction des zones humides causée par le changement d’usage des terres constitue également une menace critique.