En faisant parvenir par cathéters des composés perfluorés très fragiles, au plus près d’un caillot sanguin, et en émettant simultanément des ultrasons, ces composés éclatent littéralement et ébranlent la structure des caillots, qui deviennent alors très sensibles aux anticoagulants.
Qu’il s’agisse d’infarctus, de thromboses ou d’AVC, le phénomène pathologique à règler en urgence, c’est le caillot sanguin qui obstrue un vaisseau et devient mortifère pour les tissus jusque là irrigués.
Divers dispositifs à base de cathéters ont été inventés et sont utilisés aujourd’hui, mais de nombreux patients présentent des plaques qui sont tout simplement trop difficiles même pour les meilleurs dispositifs existants.
Des chercheurs de l’Université de Caroline du Nord ont développé une nouvelle façon d’attaquer les caillots sanguins qui implique des nanogouttelettes spéciales et un cathéter à ultrasons qui les active.
Les nanogouttelettes sont constituées de sphères lipidiques remplies de perfluorocarbures liquides (PFC) à bas point d’ébullition. Lorsque les PFC sont libérés des sphères, leur petite taille leur permet de pénétrer dans la plus petite des crevasses d’un caillot. Une fois sur place, une pluie d’ultrasons les active pour se transformer en microbulles bouillonnantes en expansion. Des ultrasons supplémentaires font vibrer ces microbulles et brisent la masse du caillot.
Pour l’instant, les résultats in vitro (sur des caillots de synthèse en laboratoire) donnent une érosion de 30 à 40% des caillots, qui sont alors bien plus sensibles aux anticoagulants thérapeutiques.