Le rire, attribué spécifiquement par l’homme à lui-même, se pratique le plus souvent à plusieurs, en toute complicité ou pour un accord tacite. Des psychologues en ont disséqué les principaux déterminants sociaux.

Le rire est un caractère précoce du ressenti et de la communication chez l’enfant. Le bébé rit pour la première fois vers l’âge de 4 mois, bien avant de prononcer ses premiers mots. Pour la psychologue Adrienne Wood, il s’agit d’un rire de récompense (dans les deux sens) qui renforce les interactions bébé/parents. C’est pour l’enfant une stratégie sociale efficace pour obtenir l’intérêt, les caresses, les récompenses.
Et lorsqu’on avance en âge, on fait appel spontanément à cette fonction du rire pour garder des relations fortes avec son entourage. A des degrés divers (“on peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui”…).
Adrienne Wood, de l’université de Virginie, accorde au rire trois objectifs principaux:
1 – la gratification: quand nous rions ensemble, cela montre que nous apprécions un comportement particulier qui renforce l’interaction (complicité) entre les rieurs. Avec une récompense pour chacun: la production d’endorphines apaisantes et gratifiantes.
2- la manifestation d’un lien: il fait apparaître une imbrication, voire une solidarité, qui permet de calmer des tensions ou des gènes (en face d’un comportement asocial: par exemple le personnage qui pête en public: double tabou, c’est un handicapé, et il pète! Voir cette vidéo.
3- le signalement d’un domination qui se veut rassurante: c’est le sourire de connivence, le “sourire entendu” pour évacuer une gène, de type “tu as tout faux, mais on ne t’en tiendra pas rigueur” …
Le rire est bien un principe obligé pour de bonnes relations sociales. Les “ronchons” aux faciès fermés sont mis à l’écart, moqués, on n’a pas grand chose à partager avec eux …
Source: Courrier international.