La terre “gonflable”: une théorie fumeuse, mais une matière à réflexion.

Est-ce que la terre a “gonflé” pour atteindre sa taille actuelle ? Par accrétion de météorites ou par dilatation due à son feu interne ? Drôle de question ? C’est pourtant un débat qui a eu lieu, alors qu’au même moment, la tectonique des plaques n’était toujours pas acceptée comme hypothèse scientifique.

L’état de l’art

Les éléments de base de la tectonique s’énoncent clairement : la surface solide de la Terre est fragmentée en une douzaine de plaques, de dimensions variées. Ces plaques comprennent des fonds océaniques de basalte et les continents de granite (les deux étant souvent recouverts de sédiments). Les fonds océaniques se forment au niveau de structures le plus souvent sous marines, les dorsales. Ils se déplacent lentement et disparaissent à l’aplomb de certains continents le long de fosses de subduction, où ils plongent vers les profondeurs de la Terre (probablement jusqu’au noyau).

En se déplaçant, les plaques entraînent avec elles les continents, qui voyagent, s’entrechoquent, se soudent, puis se fracturent au fil des millions d’années. Une collision aboutit à la formation de chaînes de montagnes (comme l’Himalaya, résultant du choc entre l’Inde et l’Asie, le Tibet ayant été pris en sandwich) : les zones de subduction donnent aussi lieu à la formation de chaînes volcaniques au magma particulier, riche en silice et en gaz, dont la formation et composition s’explique par la composition de la croûte océanique en train de couler dans l’asthénosphère, partie plus fluide (mais non pas en fusion, comme on le croit souvent) des profondeurs terrestres.

mouvements dans le sous-sol
ça remonte et ça redescend ça flotte ou ça s’enfonce …

Les Andes et les Rocheuses sont des exemples de ces chaînes résultant de l’enfoncement, de la subduction du fond du l’est du pacifique sous les continents américains. Lorsque les plaques frottent, se déplaçant par a coup, il y a déclenchement d’un séisme. La localisation de la profondeur des foyers des séismes montre clairement cet enfoncement de la plaque océanique sous les chaînes de subduction. Plus près de nous, la Méditerranée qui se rétrécit suite à la remontée vers le nord de la plaque africaine est à l’origine des séismes frappant régulièrement le Maroc, l’Italie et la Turquie, et du volcanisme des îles éoliennes et de la Sicile. Tous les stades de la déchirure, de la formation ou de la disparition des plaques sont observables. L’origine de leur mouvement, longtemps mystérieuse, a été précisée récemment : les plaques, épaisses d’environ une centaine de km, sont mises en mouvement par des courants de convection parcourant (lentement, à des vitesses de l’ordre du cm/an) l’asthénosphère, ainsi que par la masse des plaques océaniques qui, s’épaississant progressivement, finissent par devenir trop lourdes au niveau de leurs marges et s’enfoncent alors passivement dans l’asthénosphère en tractant les terrains qui leur font suite.

Une histoire mouvementée

L’élaboration de ce modèle n’a pas été une mince affaire.

Dans les années 1910, le météorologiste W. Wegener a eu l’intuition du mouvement des continents à cause de la complémentarité de leurs côtes, mais il n’a pu proposer un mécanisme expliquant l’origine de ce mouvement. Il pensait que les continents glissaient sur (ou dans) les fonds océaniques, et n’avaient pas envisagé qu’ils puissent faire partie d’un ensemble dérivant (les continents ne s’enfonçant pas (1) dans l’asthénosphère tout simplement à cause de leur densité inférieure : ils flottent dessus comme un bouchon dans l’eau). Il fallut la détection des marques fossiles du magnétisme terrestre, inscrit de façon symétrique de part et d’autre des dorsales océaniques, pour valider définitivement le phénomène de formation continue de croûte océanique au niveau des dorsales.

Des limites maintenant bien balisées …
Chaque tsunami, chaque séisme nous en apprend toujours un peu plus …

Validation définitive ? Voire. En France, patrie de l’exception culturelle, des universitaires réputés ont mis très longtemps à accepter cette « nouvelle géologie » qui utilisait de nouvelles technologies (magnétomètres, étude des fonds océaniques, géochimie expérimentale…). Ainsi, même des manuels de géologie parus en 1996 (2) peuvent contenir des assertions aussi surprenantes que « Il faut savoir raison garder et examiner si des objections sérieuses ne se dresseraient pas qui ruineraient ce bel édifice de l’esprit. Les faits, eux, restent et peuvent être synthétisés d’une autre façon (…) une telle synthèse alternative n’existe pas aujourd’hui  » (3).

Certains auteurs, qui grâce à internet ont pu présenter leurs idées, considèrent qu’ils ont mis au jour, justement, une synthèse alternative. Hélas, nous allons voir que leurs prétentions révolutionnaires ne sont pas assez étayées pour construire une alternative crédible, et que leur attitude nous conduit à nous interroger sur les frontières mouvantes en sciences, pseudo sciences et dans un domaine que, faute de mieux, je qualifierai de parascience.

La grenouille qui…

En 1933, le géophysicien Otto Hilgenberg avait avancé une hypothèse pour le moins surprenante : il considérait que notre planète, à l’époque précambrienne (il y a plus de 500 MA) était cinq fois plus petite qu’actuellement. Depuis cette époque, elle aurait donc « gonflé », les continents se séparant et se fracturant comme la croûte d’un pain en train de lever au four.

Si les connaissances de l’époque permettaient de considérer sérieusement cette hypothèse, on pourrait penser que ce n’est plus le cas aujourd’hui. Toutefois, dans les années 50, un autre géophysicien australien, W. Carrey, remis l’idée au goût du jour en voyant dans la formation de croûte océanique le phénomène à l’origine du gonflement de la Terre, et en oubliant totalement, voire en niant la réalité de, la subduction, et ce jusqu’en 1981. Le ballon a été repris au bon par H. Owen, paléontologue au British muséum (4). Malheureusement, toutes les observations et les recherches effectuées confirment la réalité de la subduction (dont, par contre, les conséquences, l’évolution, les mécanismes précis, la vitesse… donnent lieux à des discussions animées entre spécialistes). Cela n’empêche pas le dernier de leurs émules, l’inénarrable Lawrence S. Myers, d’affirmer sur son site web (5) : « The evidence is obvious, unmistakable and irrefutable ! » (La preuve est évidente, indubitable et irréfutable !). Il s’agit de preuves en faveur d’un gonflement de la Terre. Il n’est pas seul : S. Hurrel appelle en renfort les dinosaures (décidément mis à toutes les sauces) en affirmant dans son livre « les dinosaures et la terre gonflable »  : « chaque île et récif, et la majorité de l’eau des bassins océaniques qui couvrent actuellement 70 % de la planète ont évolué sur une période très courte de 200 millions d’années ! La terre a été, et est toujours, en train de grossir, augmentant de diamètre à un taux accéléré, contrairement à ce que les scientifiques croient parce qu’ils ne peuvent pas actuellement détecter et mesurer ce taux de croissance  » (6). Examinons les arguments de nos adeptes d’une terre pop-corn (sans subduction, la taille de la planète doublerait en seulement 100 MA…).


Une question de proportions

Prétendre que la Terre gonfle, c’est bien, mais il faut aussi pouvoir le prouver et expliquer pourquoi, et en quoi ce nouveau modèle permet d’expliquer les phénomènes géologiques constatés à sa surface et dans ses profondeurs, faute de quoi l’ensemble du discours va se dégonfler, justement. Que nous proposent les modernes séides d’Otto Hilgenberg ?

L. S. Myers, dernier venu au club en 2005, nous propose deux mécanismes à l’origine de l’accroissement de la taille du globe.

Le premier, c’est l’accrétion de matière en provenance de l’espace. Ce mécanisme existe, c’est indubitable. C’est grâce à lui que notre planète s’est formée, recevant, il y a 4 milliards d’années, des milliers d’objets, l’un d’eux aussi gros que Mars (et le choc ayant formé la Lune). Mais, malheureusement, pour Myers, ce bombardement « lourd » n’a pas duré (sinon, la vie n’aurait pas pu se maintenir à la surface de la planète).

Comme la Lune nous l’apprend, il a quasiment cessé depuis 3,8 milliards d’années, la Terre ayant depuis eu le temps de largement « faire le ménage » sur son orbite ! Les planètes comme la Terre se sont formées en 30 millions d’années environ, à partir de corps ayant la taille de la Lune ou de Mars (7) qui se sont entrechoqués, fondus et agglomérés. Par la suite, autour de 3,9 milliards d’années, un taux de bombardement 20000 supérieur à l’actuel a marqué notre planète pendant 50 à 150 millions d’années, avant de décroître (8). Actuellement, notre planète reçoit 100 tonnes de débris météoritiques par jour (9). Cela peut sembler énorme, mais cela ne représente, sur un milliard d’années, « que » 36525 milliards de tonnes, soit 36,5 x 1012 t, un apport négligeable par rapport à la masse de la Terre, qui est de 60 x 1020 t, soit… 200 millions de fois plus ! Cela signifie, en gros, que les météorites qui ont frappé la terre depuis 1 milliard d’années ont accru sa masse dans la même proportion que 4 fourmis se baladant sur votre voiture l’alourdissent (60 mg pour 1200 kg)… Myers, « oubliant » opportunément le phénomène (pourtant évident !) de la sédimentation, nous propose de considérer le Grand Canyon comme une « horloge » ayant enregistré les dépôts météoritiques successifs… au mépris de toute logique et de tout sens des proportions.

De plus, et avec un américano-centrisme de bon aloi, Myers fait commencer l’inflation terrestre au Jurassique (période médiatique s’il en fut), lorsque l’Amérique et l’Europe-Afrique se séparent. Cela revient à dire qu’auparavant, il n’y a jamais eu d’océans sur Terre, faute de place ! Quid, alors, de tous les fossiles marins antérieurs à cette période, et de tous les sédiments marins antérieurs à cette période, et des éléments minéraux dont l’analyse révèle la présence d’océans il y a 3,9 milliards d’années ? Décidément, les idées de Myers semblent singulièrement éloignées de la réalité du terrain (10) !

Qu’en est il du second phénomène à l’origine de l’expansion, d’origine interne cette fois, d’après Myers mais aussi d’après un autre tenant d’une planète à l’inflation galopante, James Maxlow (11) ? La contraction gravitationnelle de la Terre entraînerai le réchauffement de son intérieur et son expansion par dilatation thermique. Accessoirement, les matériaux radio-actifs qu’elle renferme, se concentrant en son centre, seraient aussi à l’origine de son expansion…

Il y a là une utilisation de concepts réels, mais dont les proportions sont exagérées : le réchauffement par contraction gravitationnelle existe et, en effet, est à l’origine d’une partie de la chaleur interne de notre planète. Il en est de même pour la présence de corps radio-actifs dans son intérieur. Toutefois, comme son nom l’indique, la contraction gravitationnelle a plutôt tendance à diminuer la taille de la planète (ce qui se produit effectivement, mais dans des proportions infinitésimales…). Quant à la radio-activité, si il est vrai qu’elle libère de grandes quantités d’énergie, il n’est pas moins indubitable qu’elle ne peut, par définition, que diminuer avec le temps, au fur et à mesure que les éléments radio-actifs se désintègrent. L’uranium 235, par exemple, se transforme à 50% en plomb en 700 millions d’années, ce qui signifie que notre planète en contient actuellement soixante fois moins que lors de sa formation… Si la radio-activité du globe était à l’origine de son expansion, celle-ci aurait été explosive dès la formation du globe, et elle n’aurait certes pas attendu les derniers 200 millions d’années pour se mettre en route … Mais il y a pire.

En effet, J. Maxlow envisage une terre dotée, il y a 500 millions d’années, de 2000 km de rayon. Ce qui pose à la fois un problème de masse…et de poids ! Si la Terre a bien grossi depuis cette époque, d’où vient son excédent de masse ? Myers et Maxlow prennent un air inspiré et distrait devant cette question. Myers pense s’en tirer par une pirouette : « ce n’est pas la masse qui change, mais la densité ». Maxlow (qui invoque aussi la densité, mais semble entrevoir un problème sur lequel il ne s’appesantit pas) met en cause « l’expansion de l’univers » comme deus ex machina capable de sauver son ballon qui prend l’eau (la dite expansion concernant les zones de l’univers a faible densité gravitationnelle, en dehors donc des corps matériels, elle n’est guère ici de la moindre utilité…).

Maxlow voit le problème et essaye de l’éviter : si notre planète, avec sa masse actuelle, avait mesuré seulement 4000 km de diamètre, cela aurait eu des conséquences clairement visibles aujourd’hui. La force de la gravité terrestre aurait été bien supérieure dans le passé. Avec une surface 3 fois plus proche du centre de la Terre qu’actuellement, la gravité terrestre aurait été 9 fois supérieure à celle que l’on connaît… Adieu, animaux et végétaux gigantesques des âges disparus, vous eussiez dû, pour complaire à nos compères, n’être que minuscules… Et actuellement, la gravité terrestre devrait encore décroître, ce qui n’a pas été observé par les délicats gravimètres et les orbites des satellites tournant autour de nos têtes…

Le modèle de la Terre gonflable éclate comme une bulle, mais est-ce à dire que la tectonique est vainqueur par KO ? Pas exactement, mais presque.

Il est sain de critiquer un modèle en sciences, mais encore faut-il le faire avec des arguments solides, basés sur des observations irréfutables. Par exemple, la Méditerranée est un cauchemar pour la tectonique  : dans une région globalement en compression, on y observe quelques zones en expansion, ce qui laisse penser qu’une plaque peut être fragmentée en multiples zones ne se déplaçant pas de concert… De même, alors que le dogme affirmait que les continents, au grand jamais, ne pouvaient couler dans l’asthénosphère, l’interprétation de roches présentes dans le Sultanat d’Oman a montré qu’il existe une subduction continentale, et donc que des anciens territoires continentaux ont pu disparaître corps et biens sous nos pieds…

sciences, pseudo sciences et parasciences

Au-delà des erreurs manifestes relevées dans les exposés des tenants de la Terre gonflable, il convient de s’interroger sur les motivations de Myers et consorts. Il est clair que ce sont des personnes de bonne foi, n’ayant guère d’intérêts à défendre hormis celui d’être certain de s’opposer à la majorité des scientifiques au moyen d’une théorie ad hoc. Malheureusement, les faiblesses de leurs arguments les condamnent à rester dans le domaine foisonnant des pseudosciences. Comment distinguer celles-ci ?

La Science « académique » possède nombre de structures qui valident ses acteurs (les diplômes et distinctions) et limitent et certifient leurs discours (les revues internationales, les livres, les conférences). Comme les scientifiques ne sont pas très nombreux, il existe beaucoup de domaines qui ne sont pas soumis à une investigation scientifique. Soit on peut avouer que c’est par manque de temps ou d’intérêt, soit considérer que les phénomènes à étudier n’existent pas (c’est souvent commode, mais peu scientifique, en fait !).

Les pseudosciences consistent à raconter des fantaisies en les habillant d’un discours scientifique censé leur donner une respectabilité qu’elles ne méritent pas. Il existe des pseudosciences qui possèdent le même cadre institutionnel que les sciences académiques : les « sciences » de l’éducation, par exemple, sont un exemple typique de pseudosciences, se réduisant en fin de compte à un discours creux qui tente de se faire passer pour une science véritable. Les tenant de la Terre plate, creuse ou gonflable (12) sont aussi de respectables fantaisistes vivant dans un monde féerique qu’ils habillent d’un discours qui ressemble à un discours scientifique, mais qui n’en est pas un.

Enfin, il existe un domaine plus nébuleux, que je nommerai celui des « para » sciences, où des amateurs plus ou moins talentueux effectuent, avec leurs moyens, des recherches dans des domaines laissés de côté, ou peu explorés, par les sciences académiques. Ainsi, Mr Naudin a utilement souligné la possibilité de réaliser des engins volants d’un nouveau genre (13), mais aussi d’autres amateurs qui sont à présent traités d’égal à égal avec les pontifes académiques : W. Wachtershauser, un chimiste amateur, a mis au point un scénario crédible d’apparition de la vie à partir de cycles métaboliques minéraux, et son hypothèse révolutionnaire a inspiré de nombreux travaux (14). Plus exotique encore, un des rares auteurs français spécialistes des origines de la vie est B. Teyssédre, qui collabore à de nombreuses revues et a publié un ouvrage fondamental (15). Or, Teyssedre est loin d’être un biologiste : c’est un spécialiste des… démons (oui, vous avez bien lu), spécialiste en fait de l’histoire de l’art et de l’esthétique religieuse…

Ainsi, de nombreux parascientifiques étudient à leur façon des phénomènes de faible ampleur (médiatique), ignorés du corpus scientifique académique. Ils peuvent donc, bien entendu, commettre des erreurs dans leurs explications, mais on ne peut mettre leur bonne foi en doute, et leurs erreurs sont le signe positif de l’existence d’un questionnement sur le monde qui devrait être encouragé par les véritables scientifiques au lieu d’être hautainement rejeté ou tenu pour quantité négligeable. Faute de quoi, l’intelligence niée risquerai de se muer en bêtise active. Prenons un exemple, les effets éventuels des champs magnétiques de faible intensité sur certaines pathologies humaines : après avoir vérifié leurs effets, chercher une explication nécessite forcément d’en proposer plusieurs. Certaines (pas toutes) ne tiennent pas la route (elles se basent sur des concepts du 18 ou 19éme siècle, actuellement dépassé, comme le « fluide » magnétique), mais la faute en revient principalement à un enseignement scientifique insuffisant en qualité et quantité. Chercher de nouvelles explications à un phénomène est l’essence même de l’attitude scientifique. C’est ainsi, par exemple, que le physicien J.P.Petit a découvert des techniques utilisant la magnéto-hydrodynamique et permettant de manipuler facilement des fluides conducteurs en utilisant les forces de Laplace, négligées par nombre d’expérimentateurs avant lui (16). Quel qu’ait été l’exotisme de ses motivations premières, la nature scientifique et rigoureuse de ses apports est indéniable.

Les tenants de la Terre gonflable enchaînent les erreurs, mais ils se posent des questions utiles. Ils nous montrent qu’il nous faut à la fois améliorer et clarifier l’enseignement des sciences et ne pas cesser de questionner les modèles les mieux établis. En effet, même si la terre ne gonfle pas, tenir compte de l’apport continu de matériaux extraterrestres dans notre atmosphère, trop longtemps négligé, peut avoir d’importantes conséquences sur, par exemple, la formation des nuages, et donc le climat, où les conditions d’émergences de la vie il y a 4 milliards d’années. De même, s’interroger sur les effets des matériaux radio-actifs du noyau terrestre peut conduire à de nouvelles explications de l’existence des « points chauds », ces zones fixes où un « courant » chaud aboutit à la formation de chaînes volcaniques comme Hawaï ou la Réunion, au milieu des plaques. Certains (17) envisagent même que des phénomènes de fission nucléaire puisse survenir au niveau du noyau terrestre, et jouer en rôle dans la formation de notre planète, la mise en place de la tectonique des plaques ou les variations de son champ magnétique.

Même si la Terre ne gonfle pas sous nos pieds, le volume de nos interrogations sur le monde va, lui, en grandissant. Puissions-nous ne pas perdre notre capacité à nous interroger sur cet étrange monde que nous n’habitons que pour quelques poussières d’éternité.

Roger Raynal, pour Effervesciences

Références :

1 – Sauf dans les cas dits de subduction continentale

2 – Géologie objets et méthodes, J dercourt et J Paquet, Dunod, 9 ed.

3 – Cette opinion surprenante vient elle sans révision de la première édition du livre, en 1974, soit quelques années seulement après la découverte des preuves geomagnétiques de l’expansion océanique ? Cet oubli montre l’intérêt de manuels numériques facilement révisables… Les auteurs ont fait leurs études dans un modèle fixiste tenant les fonds océaniques, 70 % de la surface du globe, comme terra incognita, donc quantité négligeable… Il leur a été apparemment difficile de se convertir à la tectonique…

4 – Owen H – new scientist, 22/11/1984 – the earth is expanding and we don’t know wy » – la terre gonfle et nous ne savons pas pourquoi

5 – http://www.expanding-earth.org/

6 – Every island and seamount, and most of the water In today’s ocean basins that now cover over 70% of the planet, has evolved in the very short period of 200 million years ! The Earth has been, and still is, steadily growing in size and expanding in diameter at an accelerating rate—contrary to what scientists believe because they are currently unable to detect and measure this relatively slow rate of growth.

Stephen Hurrell in “Dinosaurs and the Expanding Earth, 1994, One-off Publishing

7 – A Morbidelli, Formation du système solaire : approche cosmochimique dans le contexte astrophysique. Colloque de l’Académie des sciences, 20 février 2007.

8 – sans cesser pour autant : (pendant les derniers 600 millions d’années, 1500 astéroïdes de plus d’un kilomètre de diamètre ont frappé la Terre, dont 200 sur les continents : certain ont provoqué des extinctions, )

9 – Maurette M – L’origine cosmique de l’air et des océans. Pour la Science 291, 01/2002, 36-43

10 – Il y a pire : le tandem Taylor (kevin & matthew) a commis en 2001 un ouvrage, La Terre sans horizon, qui semble avoir été écrit sous l’empire de substances probablement illicites : ils y proposent que notre planète soit en expansion (pour le moment) mais également creuse, et contienne un « soleil » central alimenté par des « rayons » en provenance du coté interne de la planète, et générant son champ magnétique… Qui a dit que notre époque manquait de poètes ?

11 – http://www.geocities.com/CapeCanaveral/Launchpad/6520/

12 – La Flat Earth Society existe encore, et rassemble ceux qui, envers te contre tout, pensent que notre planète est un disque plat. La terre creuse (et habitée) revient périodiquement dans nombre de cercles ésotériques, mystiques et pour tout dire tr !ès éloignés de toute démarche scientifique, la Terre gonflable, au contraire, se drape des oripeaux de la géologie, la famille Taylor réussissant le tour de force de soutenir une terre à la fois creuse ET gonflable ! (le lecteur trouvera seul pourquoi personne ne soutient l’idée d’une terre gonflable, creuse ET plate…)

13 – http://www.gifnet.org/

14 – Wachtershauser G. Evolution of the first metabolic cycle – Proc. Natl. Acad. Sci USA, 87, 01/1990. Wachtershauser G. The origin of life and its methodological challenge. J Theor Biol 1997 Aug 21 ;187(4):483-94

15 – La vie invisible, B Teyssédre, ed. l’Harmattan 2002, collection arts et sciences de l’art (oui, je sais, l’édition scientifique française est dans un état de misère indicible…)

16 – Jean Pierre Petit a utilement et magistralement vulgarisé ses idées dans un album de BD scientifique : le mur du silence, Éditions Belin, 10/1987. Il est gratuitement téléchargeable sur le site de l’auteur (http://www.jp-petit.org/TELECHARGEABLES/livres_telechargeables.htm)

17 – Marvin Herndon, géophysicien californien, propose que la chaleur du noyau provienne d’une masse de 8 km de diamètre riche en uranium dans laquelle se déroulent des processus de fission nucléaire.