Cultiver dans une serre enterrée n’est pas nouveau, puisqu’on appliquait déjà ce système depuis le 18ème siècle, en raison de l’inertie thermique du sol. Ce type de serre a ensuite été utilisée un peu partout dans le monde comme en Sibérie, en Chine ou sur les hauts sommets de Bolivie. Tout cela, toujours dans le but de produire de la nourriture aux autochtones.
La serre walipini du 20ème siècle, nous la devons en revanche à un ingénieur suisse, Peter Iseli, alors qu’il travaillait en Bolivie avec un autre ingénieur Héctor Vélez. Son nom vient du langage de la tribu Aymaras où il signifie « espace chaleureux ». Le fait qu’elle porte un nom d’une tribu ancienne laisse penser qu’elle a été inventée très longtemps auparavant. Après avoir obtenu des financements de l’Europe, ces deux ingénieurs ont décidé de la moderniser. Ils l’ont développée de manière à assurer des cultures dans les régions où l’amplitude thermique est très forte. Vous l’avez compris, cette serre walipini fonctionne grâce à l’inertie thermique de la Terre.
Concrètement, la serre walipini est un gros trou profond creusé directement dans la terre et recouvert d’un toit transparent. Dans les profondeurs de la terre, les variations thermiques sont plus faibles qu’à la surface. En réalité, elles diminuent grâce à ce que l’on appelle l’effet tampon. C’est l’inertie thermique de la Terre. En Bolivie, terre de naissance de cette serre, le soleil brille environ huit heures par jour en hiver et vient taper sur le toit transparent. Le trou, quant à lui, emmagasine de la chaleur et reste protégé du froid et du vent. À l’heure où le soleil se couche, la chaleur emmagasinée dans le trou est alors restituée aux plantes cultivées. Celle-ci maintient une température constante située entre 10 et 15 °C, de nuit comme de jour, et ce, quelle que soit la température extérieure. Cependant, elle est peu efficace sous nos climats puisque l’ensoleillement quotidien est indispensable à son fonctionnement et ce n’est pas réellement le cas dans certaines régions de l’Hexagone.
Une fois le trou creusé, il faudra que la terre excavée soit entassée sur le nord du trou pour former un talus afin de protéger ce dernier du vent et du froid. Après cela, il faudra recouvrir le trou d’un toit incliné vers le sud pour qu’il capte le maximum de rayonnement. Pour le toit, vous pouvez utiliser des plaques de plexiglas, une bâche en plastique transparente ou encore de vieilles fenêtres récupérées. Il faudra aussi prévoir une ventilation et un bon drainage pour éviter la formation de boue à l’intérieur. Un conseil si vous vous lancez : louer une micro-pelle ou faites appel à une armée de costauds.