S’ils s’accumulent dans les mers et océans, les micro-plastiques sont drainés en amont via les rivières et les grands lacs. Ils constituent un risque majeur pour les organismes vivants de tous les écosystèmes hydriques.
Les matières plastiques sont constituées de polymères non métalliques, anthropiques (dons issus à 100% de l’activité humaine), de poids moléculaire élevé (donc difficiles à évacuer par les procédés biologiques naturels), et qui se retrouvent mélangés à des additifs destinés à améliorer les performances de produits d’usage quotidien (colorants, antioxydants, retardateurs de flamme, etc). Nombre de ces additifs sont classés comme polluants organiques persistants, à des concentrations très faibles, mais dont le cumul entraîne des effets biologiques très divers, désastreux sur de nombreux systèmes biologiques (hormonaux, cérébraux, excréteurs, métaboliques.
Article précédent: des micro-plastiques trouvés au fond de nos poumons.
Une étude récemment publiée par une équipe de scientifiques des universités de Cardiff et Exeter a révélé que des microparticules de plastique ont été retrouvées dans au moins la moitié des insectes aquatiques vivant dans les rivières des Pays de Galles du Sud. Ce rapport met en garde contre la pollution plastique qui menace sérieusement l’eau douce. Sur tous les sites échantillonnés, on a constaté que des morceaux de débris plastiques de moins de cinq millimètres de long (« microplastiques ») avaient été ingérés par la moitié des insectes. Sur tous les sites de l’étude, des microplastiques ont été trouvés chez des insectes de toutes les espèces, qu’ils vivent dans la colonne d’eau ou dans la rivière.
Bien que les chercheurs aient constaté une concentration de microplastique bien plus élevée dans les rivières qui contenaient davantage d’eaux usées, ils en ont trouvé partout où ils ont cherché. Les auteurs suggèrent que les déchets tels que les sacs en plastique, les bouteilles et les couverts jetables, ainsi que les eaux de surface contenant de la peinture de marquage routier abrasée et des morceaux de pneus de voiture qui ruisselant contribuent fortement à la pollution microplastique des rivières d’eau douce.
Dans une autre étude concernat le lac Léman, le ruissellement urbain s’avère une source majeurs de micro-plastiques, car il transfère des particules produites par l’usure des pneus: les micro-caoutchoucs contribuent en effet à plus de 60% du total des polluants.
Tous les plastiques résistent à la décomposition dans le milieu naturel et ont une persistance particulièrement élevée. La simple fragmentation des déchets “macro” en microparticules, puis en nanoparticules, la forme la plus contaminante, peut s’étaler sur un siècle: le pic de contamination est bien devant nous …
Source: Les grands lacs à l’épreuve de l’anthropocène . Editions Quae.