La ligne Wallace, une frontière écologique naturelle et invisible.

An niveau de l’Indonésie, une frontière invisible coupe le Pacifique en deux zones aux caractères biologiques bien différents. Explications.

La ligne Wallace est une frontière géologique qui sépare l’Asie du Sud-Est et l’Océanie en deux « écozones ». À l’origine de ce concept, nous retrouvons le naturaliste et biogéographe britannique Alfred Russel Wallace (1823-1913). Il avait remarqué qu’à certains endroits se trouvaient des animaux absents de l’autre côté de la ligne et vice versa. Or, cette ligne fascine de nombreux chercheurs depuis sa théorisation dans les années 1860.

Alfred Russel Wallace avait par exemple découvert que des kangourous vivaient en Papouasie-Nouvelle-Guinée, mais pas en Malaisie ou encore que des koalas se trouvaient en Australie, mais pas aux Philippines. Les deux écozones se trouvant de part et d’autre de la ligne Wallace sont l’indomalais et l’australasien.

La ligne Wallace a fait émerger une problématique. Depuis les débuts de la théorie, de nombreux scientifiques tentent en effet de trouver des traces de séparation autres que les simples différences en termes de faune. Or, une étude européenne pilotée par l’ETH Zurich (Suisse) et publiée dans la revue Science le 6 juillet 2023 semble avoir permis un bond en avant.

Une simple question de climat

Les auteurs de ces travaux ont démontré qu’il y a plusieurs dizaines de millions d’années, des mouvements tectoniques se sont produits dans la région. Ils ont alors causé la séparation de l’Australie et de l’Antarctique, et donc d’importants changements en termes de climat. Cette séparation a entre autres donné naissance à l’Indonésie, un vaste archipel volcanique. Les scientifiques ont également souligné la formation de « réseaux de pierres » qui ont notamment permis aux animaux en Asie de s’établir également en Papouasie-Nouvelle-Guinée et dans le nord de l’Australie.

En revanche, les travaux montrent que les échanges d’animaux entre les deux zones ne sont pas équilibrés. En effet, un nombre bien plus imposant d’espèces ont migré en Australie en provenance de l’Asie plutôt que l’inverse. Cela serait le fait des changements climatiques qui ont engendré l’assèchement de certains continents et la submersion d’autres, entraînant alors des extinctions de masse.

Pour une lecture complète de cet article de SciencePost.

Rédacteur:  Yohan Demeure, expert géographe