Quand les singes effectuaient les cueillettes …

J’ai découvert dans cet ouvrage très documenté “Cuisine et saveurs de l’Egypte ancienne” une pratique que j’ignorais, tout vétérinaire que je sois: la cueillette de fruits par des singes.

Hé oui, l’usage de singes pour la cueillette est bien attesté dans l’Égypte ancienne et a connu des formes variées au cours des siècles, puis une application moderne très controversée en Asie.

En Égypte pharaonique

Les Égyptiens utilisaient des babouins et des grivets apprivoisés pour la récolte des fruits du palmier doum, un palmier à fruits sucrés proches des dattes. Ces singes, souvent tenus en laisse, étaient dressés à grimper, cueillir les noix et les rapporter à leurs maîtres sans les manger — ce qui témoignait d’un dressage complexe. Les représentations dans les tombes et statuettes montrent leur rôle à la fois utilitaire et symbolique : les babouins étaient aussi liés au dieu Thot, incarnant intelligence et discipline.​

Évolutions dans l’histoire

Après la période pharaonique, cette pratique n’a pas eu de continuité structurée dans les civilisations méditerranéennes ou européennes, où l’usage d’animaux pour la cueillette arboricole disparaît au profit de l’outillage humain et de la domestication agricole. L’exemple égyptien semble donc isolé historiquement dans l’Antiquité.

Réutilisation moderne en Asie

En revanche, dans les derniers siècles, une forme analogue s’est réapparue en Thaïlande et aux Philippines, où des macaques dressés sont employés pour cueillir les noix de coco. Ces singes sont capables de distinguer les fruits mûrs et d’en récolter plus de mille par jour, mais cette pratique est aujourd’hui largement dénoncée en raison des conditions d’exploitation : les animaux sont capturés jeunes, enchaînés et forcés au travail intensif.​

Conclusion

Cette tradition égyptienne antique, initialement fondée sur la proximité entre l’homme et le singe et un dressage respectueux, n’a pas perduré dans sa forme ancienne. Elle survit aujourd’hui seulement sous des volets de dressage utilitaire ou d’exploitation animale, très critiqués pour leur cruauté, notamment dans la production asiatique de noix de coco.​

Pour une lecture plus complète, présentation de l’ouvrage.

Publié par

admin1402

Vétérinaire à Toulouse, je gère bénévolement ce blog suite à l'arrêt de parution du journal "paper" Effervesciences" survenue durant la crise covid. Désormais, les infos sont en ligne, gratuietement.