Un réel retour en arrière dans la sélection et l’offre des éleveurs d’animaux domestiques ? Ce serait parfaitement nécessaire, pour une quinzaine de races de chiens et de chats.

Qu’est-ce que l’hypertype ? Suite à des croisements où ne sont retenus seulement que certaines particularités physiques, telles les accentuations extrêmes : comme un museau excessivement plat, une tête plus grosse ou moins importante que le standard, une taille naine ou géante, ou des yeux exorbités. Des exemples pour les chiens[ii] : La Brachycéphales ou face aplatie : Bouledogue français, Carlin, Bulldog anglais. La Dysplasie ou tailles anormales : Naines ou géantes : Chihuahua, Terre-Neuve. La Syringomyélie ou yeux proéminents : Cavalier King Charles ou le Berger Allemand, arrière-train affaissé. Ces quelques exemples de races de chiens hypertypes qui au fil des croisements peuvent souffrir de douleurs, d’inconfort et avoir une qualité de vie réduite, nécessitant souvent des soins vétérinaires à vie.
Une doctorante vétérinaire nous dit : « Les forces économiques sont puissantes, c’est un vrai marché. En France, le marché des animaux de compagnie s’élève à 5 milliards ; pourtant, il ne faut pas oublier que l’on joue avec le vivant. » Car on n’en parle jamais, mais en plus de souffrir de leurs spécificités anatomiques, ils sont devenus consanguins. Parce que pour qu’un animal corresponde exactement aux critères physiques à la mode, les « éleveurs » ont une solution rapide ; faire se reproduire des animaux très proches génétiquement et cela expose la descendance à des maladies héréditaires et surtout à sa disparition. C’est ce qui se passe avec le Bouledogue Anglais. Selon une étude de 2016, à force de sur-sélectionner cette race hypertype et de la faire se reproduire entre-elle, il n’y a plus assez d’animaux sains pour perpétuer la race, et donc, ce chien devrait disparaître à plus ou à moyen terme. Seule solution pour éviter cela est de croiser les races en introduisant du sang neuf pour réduire les maladies liées à la consanguinité. En fait, si l’idée est bonne, elle vit en vase clos. Les éleveurs voulant élever des chiens qui à la vente valent de l’or, (jusqu’à plusieurs milliers d’euros)[iii] ne feront que croiser des hypertypes avec d’autres hypertypes, qui, ne fera que déplacer le problème dans le temps… La seule et bonne solution serait de réintroduire dans ces croisements de chiens, de chats, des races plus « sauvages », plus rustiques afin que nos animaux domestiques soient protégés pour leur bien-être, bien-vivre. Il y a pourtant une bonne solution qui prendra du temps. Elle sera de modifier les standards et critères de race, en contrôlant au niveau des éleveurs les particularités physiques vers plus de normalité, s’approchant du standard d’animaux typés, en fait un retour en arrière.
Pour une lecture complète de cet article paru dans Agorax.
Auteur: Georges Zeter
