La clipnose est une technique peu connue (hors les vétérinaires…) qui consiste à réaliser un pincement de la peau en arrière du cou, afin d’obtenir une immobilisation de l’animal. Le mot clipnose provient de l’anglais CLIP (pince, agraphe) et du mot HYPNOSE. En effet, le chat « clipnotisé » se comporte comme un animal hypnotisé (en général via un stress intense).
Chez le chat, le réflexe d’immobilisation est bien connu : la chatte transporte ainsi ses petits « par la peau du cou », délicatement, au niveau du point d’acupuncture VG14, sur le méridien gouverneur. Dans la médecine chinoise, c’est un pointaux deux visages : immobilisation comportementale, et immunostimulation.
Lorsqu’on pince cette zone, on voit généralement que le chat commence à abaisser son avant-main, puis étend ses antérieurs pour adopter une position dite « décubitus sterno-abdominal », soit un étalement de tout son corps sur son ventre, avec relâchement des membres.
Cette position et ce relâchement permettent de réaliser des petits soins (injections, prises de sang, coupe de bourres ou d’ongles) en toute sécurité.
Des études (Tarrtelin 1991, Toutain1978) montrent que 70% des chats sont réceptifs à la clipnose, avec généralement une corrélation de ronronnement.
Il existe des pinces dédiées à la clipnose, mais on peut tout simplement utiliser des pinces à dessin ou même des pinces à linge sur les chats de petit format.
Un pince bien placée suffit, mais on peut améliorer les effets avec une seconde pince ou plus, quelques centimètres en arrière.
Quelle implication des neuromédiateurs ?
C’est chez le lapin que les études ont été le plus poussées, montrant qu’au delà de la localisation des pinces sur un méridien d’acupuncture, le support neurobiologique du phénomène est bien lié aux endorphines.
Les morphiniques sont synergiques et augmentent l’intensité et la durée de l’immobilisation induites par la clipnose, alors que la naloxone l’inhibe, tout comme mes amphétamines, la caféine et la phytostigmine.
Plus récemment, on a montré une implication probable de la sérotonine dans le mécanisme de l’immobilisation.
Jean-Yves Gauchet