Après des débuts thérapeutiques chaotiques, pour ne pas dire désastreux, les soins aux malades de la Covid sont désormais efficaces, avec un taux de mortalité qui se recoupe avec des grippes ordinaires sur des sujets très affaiblis. Enfin ! Oui, enfin ! Il a fallu se débarrasser de consignes (ou ukases) venant des “sachants” totalement déconnectés du terrain clinique, qui ont ahané des absurdités mal comprises par les généralistes de première ligne, mais appliquées dans les services hospitaliers qui ont eu le monopole des soins. Six mois plus tard, le système reste le même, mais les résultats ont changé!
Bon, à l’heure actuelle, le relâchement dus aux joyeux fêtards et aux regroupements familiaux a relancé la circulation du virus. Un virus désormais affaibli par des mutations, mais toujours très contagieux. On ne se lave pas assez les mains, on est encore assez proches les une des autres.
Et donc on peut tomber malade. Mais en automne, difficile de faire la différence avec la très saisonnière grippe .
Oui, mais on a les tests! Avec 30% de marge d’erreur, allez savoir ! Ces tests nous indiquent que bien des gens ont croisé le virus (ou un autre corona ?). Ils ne sont pas pour autant malades. La moindre des choses seraient qu’ils se restreignent eux mêmes à une activité sociale la plus ténue possible . Simplement dans le doute.
Bon, et puis il y a les malades. Malades avec test positif, peut-être validé une seconde fois, mais surtout des signes cliniques bien carrés. On n’est plus dans l’encombrement d’avril, les scanners sont là pour fonctionner. Et les “hommes de l’art” ont appris en quelques mois à bien faire la différence entre des pneumopathies banales, et les lésions spécifiques de la covid. Combien d’asthmatiques ou de grippaux ont été rapidement jugés “Covid” et envoyés en urgence dans le goulet d’étranglement des hôpitaux du moment ? Les langues se délient, des médecins d’urgence témoignent maintenant de ces erreurs manifestes qui ont coûté des lits squattés, des personnels estourbis, et des décès indus …
Revenons aux soins.
Primo, la ruineuse farce des tests ouverts gratuitement à tout le monde a faussé les statistiques (test positif = malade) et précipité des gens vers des structures de soins (toujours les urgences + l’hôpital) où les vrais cas sont désormais minoritaires.
Deuxio, les médecins ont ENFIN le feu vert pour prescrire des anti-inflammatoires de type dexa, ce qui éteint les symptômes sur au moins 50% des cas. Même un carabin de troisième année savait qu’une dexa n’est immunodépressive qu’au bout de plusieurs jours. Et là, il s’agissait d’une question d’heures! Au passage, bien des médecins “de ville” ont prescrit le cocktail dexa+ azythromycine (ou macrolide selon les stocks du pharmacien, car à ces moments, c’était très tendu). Et de ce fait, ils ont sauvé bien des patients qui autrement auraient rejoint l’hôpital en plein cataclysme.
Troisio, le traitement antiviral spécifique. Hé bien six mois plus tard, on n’est pas plus avancé. Les gouvernants ont interdit la chloroquine, puis discrètement renoncé à cette interdiction. Et puis on a honteusement autorisé un médoc déjà recalé aux soins d’Ebola. Médoc que personne n’utilise car pas vraiment sympa pour les reins des malades.
Et on cherche, et on cherche, tant mieux, mais comment faire des recherches sérieuses sur une maladie où tout se joue en moins de 10 jours ? Les belles histoires “éthiques” des moralisateurs de studios ne tiennent pas une seconde. Et pourtant ce sont eux que les fonctionnaires de la santé ont mis en avant pour établir le parcours de soins.
Quatrio (on dit comme ça?), les problèmes sanguins (de plus en plus rares, heureusement). Là encore la doxa ridicule des “sachants” était de proscrire l’utilisation des anti-inflammatoires. Dont l’aspirine, qui comme le savent les millions de ceux qui prennent du kardégic permet d’éviter une thrombose…. Mais non ! Il a fallu plus d’un mois pour que le “protocole” permette cette utilisation. Heureusement, dans bien des services, on s’est libéré des ces interdictions et on a ainsi réalisé des soins efficaces. Et c’est désormais le cas en routine (si l’on peut dire ) dans tous les services. En appoint, des anticoagulants de diverses classes, et les thromboses disséminées sont désormais bien plus rares.
Cinquio, les aides à la respiration. Les globules rouges, en sus des thromboses, ont une moindre capacité à transporter l’oxygène. Les hypoxies en urgence deviennent une petite minorité des malades, puisqu’on sait éviter la crise aigue. On sait désormais qu’il est préférable d’envoyer de l’oxygène par masque (non invasif) que par intubation de la trachée. Les malades peuvent aussi être positionnés sur le ventre pendant plus de la moitié de la journée puis repositionnés sur le dos. Cette posture « en décubitus ventral » permet de réaérer leurs poumons et de redistribuer le flux sanguin pulmonaire vers les zones de poumon sain. Enfin, l’emploi de gaz tels que le monoxyde d’azote peut permettre d’améliorer l’oxygénation.
Sixio: les antibiotiques. Souvenons nous de la doxa: les antibiotiques, c’est pas automatique… Au printemps, en pleine crise, l’usage des antibios était proscrit. Les médecins de ville qui ont cru bon rapporter les bons résultats de l’azythromycine ou des macrolides, se sont fait rappeler à l’ordre par l’acronyme vigilant. Et pourtant ! certains antibios ont une action paradoxale antivirale (peu comprise), et surtout des bactéries situées en tapinois dans l’organisme se réveillent lors du stress immunitaire du à la Covid… Les antibiotiques ont sauvé des milliers de malades… en particulier en ville, lors des premiers symptômes de pneumopathie. Ces malades là n’ont pas dû aller à l’hôpital. Et c’est actuellement le cas aujourd’hui, en pratique courante.
Jean-Yves Gauchet