Sur le concept de chiens-guides pour mal-voyants ou mal-entendants, se sont branchées toute une gamme de pratiques se revendiquant de zoothérapie. Aux USA et Canada, les “emotional support animals”, de toutes espèces (chiens, mais aussi miniporcs, sont particulièrement utiles pour squeezer les queues aux aéroports ou dans les parcs d’attraction. Au détriment des “vrais”ayant droits, et c’est compliqué de séparer le bon grain de l’ivraie.
Trop, c’est trop: la compagnie aérienne American Airlines n’acceptera plus les “emotional support animals”, ces compagnons de voyage supposés délivrer de leur appréhension et stress de leurs client(e)s.
Il faut dire que ces derniers temps, les files d’attente comportaient des drôles de passagers, majoritairement des petits carnivores, mais aussi des oiseaux (voir ce paon magnifique) et beaucoup de cochons miniatures. Problèmes logistiques, mais aussi d’hygiène et des sécurité.
Au départ, on avait les chiens-guides, pour justement guider les non-voyants. Ces chiens sont éduqués pendant au moins un an dans un cadre très bien balisé avant d’être confiés au futurs maitres.
Puis une kyrielle de psychologues et des zoothérapeutes ont développé des concepts plus étendus, dans le but annoncé d’accompagner des personnes en difficulté émotionnelle. Des chevaux au sein de haras, des chiens en visite dans les hôpitaux… mais aussi des animaux insolites qui du coup se retrouvent aux cotés de ces personnes sensibles, dans toutes situations où le stress leur serait un handicap. Dont les transports et les rassemblements touristiques ou professionnels.
Bon, c’est un peu encombrant, mais si ça peut faire du bien …
Seulement derrière tout ça, il y a des petits malins qui y voient l’opportunité de transformer leur compagnon en passe-droit sous couvert médical.
Et il n’y a pas qu’aux USA: au Canada,un vide juridique fait la part belle à toutes sortes de fraudes. Le projet de loi 80, connu sous le nom de Loi concernant les droits des personnes handicapées qui ont recours à des chiens d’assistance, stipule que « nul ne doit faussement faire passer un chien pour un chien d’assistance dans le but de réclamer les avantages qu’accorde la présente loi ». Le projet de loi a passé la première lecture en décembre 2016, mais depuis il n’a pas été sanctionné comme loi.
Même topo en France. Des personnes, fabricants français et étrangers non scrupuleux, vendent des gilets ainsi que des fausses cartes d’identification à des personnes procédant des faux chiens d’assistance.
On connaissait les escrocs au calendrier (pour le cancer, pour les aveugles…), il y a maintenant les faux certificats de chiens d’accompagnement.