Le tabac brun ne représente plus que 2% des ventes en France, avant extinction imminente. Pourtant, les plants de ce tabac riche en nicotine sont maintenant recherchés pour garnir les vapoteuses.
Ces dernières années, Gainsbourg, Delon, Sartre et Malraux ont tous vu la clope qui leur pendait au bec être effacée de photos utilisées pour des expositions ou des publicités. Les brunes disparaissent, au sens propre aussi.
Populaires, les brunes le furent assurément : les fumeurs fauchés se tournaient vers les Gauloises bon marché, voire vers les P4 (aussi appelées les « Parisiennes »), vendues par quatre au bureau de tabac, qui faisaient tourner la tête. De toute manière, c’était simple : en France, on fumait des brunes. La Seita, régie d’Etat, qui détenait le monopole de la fabrication et de la vente de cigarettes en France jusqu’en 1976, vendait des Gitanes, des Gauloises, des Royale, des Marigny et des Caporals : rien de blond, là-dedans.
Aujourd’hui, drôle d’histoire, les cigarettes brunes sont les plus chères du marché : entre 11,20 et 11,60 euros. Elles sont toutes la propriété d’un seul fabricant, le britannique Imperial Brands.
Les tabaculteurs français ont délaissé depuis longtemps le brun au profit de variétés de blond : Virginie, Burley. Mais un phénomène nouveau vient à la rescousse des tabacs bruns: le vapotage.
En effet, cette industrie nouvelle (vite récupérée par les majors de la cigarette) a un gros besoin de nicotine. En parallèle avec une autre industrie, celle, pharmaceutique, des patches de sevrage au tabac. Le tabac brun est naturellement chargé en nicotine.
Aujourd’hui, sur le tabac à fumer, le taux est à moins de 1 %, mais on parvient à des taux de 7 % à 8 % grâce au choix de la graine et aux méthodes de culture.