Cette inflammation chronique, extrêmement douloureuse, trop souvent mal diagnostiquée et difficilement soignée, est entretenue, voire exacerbée par la présence de bactéries de type fusarium. Découverte récente, essais thérapeutiques encourageants. Pas de temps à perdre pour en généraliser ce protocole.
Ces résultats de recherches sont parus récemment dans Le Monde, et c’est un espoir certain d’amélioration à peu de frais, et sans effets secondaires particuliers.
Une équipe de chercheurs japonaise de l’université de Nagoya a mis en évidence qu’une infection due à une bactérie du genre Fusobacterium est impliquée dans cette maladie hormonodépendante dont les causes sont génétiques et environnementales. Une hypothèse jamais envisagée à ce jour. Surtout, cette bactérie, présente dans notre microbiote intestinal et vaginal ainsi que dans les gencives, pourrait être traitée avec un traitement antibiotique. Leurs travaux ont été publiés mercredi 14 juin, dans la revue Science Translational Medicine.
« Nous avons fait l’hypothèse que l’abondance du TGF-bêta dans le micro-environnement de l’endomètre pourrait être associée à une infection bactérienne causant cette inflammation », écrivent les chercheurs dans leur étude. Ils ont analysé les bactéries présentes chez 155 femmes : 64 % de celles qui souffraient d’endométriose (79 femmes) étaient porteuses de Fusobacterium. Chez les autres, seulement 7 % avaient cette bactérie.
La mise en place d’un traitement pour les souris infectées au moyen de deux antibiotiques à spectre assez large (le métronidazole ou le chloramphénicol) a été effectuée par voie vaginale. « Après vingt et un jours de traitement, l’expression de TAGLN et TGF-bêta avaient disparu ainsi que les lésions. Si ce traitement est applicable à l’humain, cela signifie qu’avec un antibiotique bien choisi sur des patientes atteintes d’endométriose on pourrait en principe améliorer leur état. »
Avant d’y parvenir, un essai clinique sur des femmes devra valider ces premiers résultats. Il est déjà lancé. Si cette découverte est pour le moins innovante, il reste des questions sur le traitement : quelle dose d’antibiotique sera efficace ? Sur quelle durée ? A quelle récurrence ? Tous les mois avant les règles ?
Pour une femme qui souffre au jour le jour, faut-il attendre (forcément plusieurs années pour le parcours recherche/validation/AMM/soins médicaux) pour soulager alors que ces remèdes sont bien connus depuis 50 ans, faciles à utiliser (usage local sur les muqueuses), et (trop?) économiques ?
On se retrouve dans le cas de figure des médecins marseillais qui utilisèrent une molécule basique, disponible, efficace, plutôt que d’attendre l’hypothétique vaccin ou les molécules magiques (qui se sont avérées des leurres très profitables pour le Système Pharma).
Jean-Yves Gauchet