Les parasites, ces locataires qui font partie de notre vie…

Depuis des milliers d’années, nous vivons avec eux. Parasitisme ou symbiose? Eux profitent de nous, c’est sûr. mais dans l’autre sens, nous pouvons y trouver notre compte …

Gale sarcoptique: celle-ci, elle, ce n’est pas une copine …

Prenez l’exemple des poux, tiques et puces … Ils sont à l’origine de l’un des comportements les plus importants chez les primates: l’épouillage. Ces interactions rapprochées entre individus permettent de renforcer les liens familiaux, d’établir une hiérarchie, de résoudre des conflits et in fine de limiter le nombre de parasites chez chacun des membres, sans jamais les éliminer.

Il existe néanmoins un seuil de tolérance chez l’épouilleur: si un individu a trop de parasites, il devient un danger pour le groupe, et les autres membres refusent de l’épouiller, ils le rejettent. Comme les lépreux au moyen-âge … Il en est de même pour de nouveaux venus au sein d’un groupe: il est “mis en quarantaine”, le temps de constater qu’il est en bonne santé et d’hygiène convenable.

A l’inverse, comme c’est un plaisir de se faire caresser la couenne lors de l’épouillage, on a noté que certains singes allaient prélever des parasites sur des congénères, se les plaçaient dans le pelage, pour ensuite aller se faire éouiller avec ravissement, ou peut-être plus prosaïquement pour intégrer le groupe des singes “normaux”.

La lutte contre le parasitisme peut revêtir des aspects surprenants: certains moineaux et pinsons nichant en milieu urbain garnissent leur nid de mégots de cigarettes, la nicotine du tabac réduisant l’infestation du tabac contre divers parasites. Comment ont-ils compris que ces mégots pouvaient être efficaces ? Voilà une belle énigme …

Chez beaucoup d’espèces, les femelles évitent l’accouplement avec les mâles porteurs de parasites, se préservant elles-mêmes, mais aussi leur future progéniture. Bon à savoir pour nous autres humains … Soigner son apparence, ça peut payer …

Certaines espèces utilisent d’autres animaux pour lutter contre leurs parasites. Les geais, par exemple, sont connus pour prendre des bains de fourmis: ils se couchent sur les fourmilières et se laissent asperger, en tant qu’agresseurs, par l’acide formique, l’arme des fourmis. Ce qui donne un “shampoing” antiparasitaire efficace, peu contraignant. Et ensuite au sein du groupe, les effluves d’acide formiques sont un gage de propreté et d’hygiène …

Tous ces exemples de comportements qui reposent sur un équilibre parasitaire sont tirés d’un ouvrage fraîchement paru: Les parasites manipulateurs, par Clément Lagrue (humensciences-nature)