Elles ont organisé la vie sur terre,, elles constituent maintenant un recours pour notre santé. Ce sont les cyanophycées, ou algues bleues.
Les algues bleues sont les premiers « vrais » organismes à se développer sur Terre. En empruntant leurs gènes à différentes bactéries, elles se sont équipées de divers pigments, dont la phycocyanine bleue, capables d’absorber la lumière solaire pour en tirer une énergie biologique. A partir de l’eau et du gaz carbonique, elles obtiennent des sucres et rejettent de l’oxygène …
Tout est parti de là : une production intense d’oxygène qui façonne un nouvel environnement et un profusion de vie dans des conditions de chaleur et d’oxydation très violentes : seuls survivent les espèces les plus robustes, les mieux équipées.
Dans ce domaine, les algues bleues sont championnes, et elles ont survécu jusqu’à présent dans les pires conditions.
Quand les végétaux de la préhistoire apportent les nutriments de l’avenir
De plus, ces algues, également appelées cyanophycées, sont les seuls organismes à pouvoir transformer l’azote atmosphérique (sous forme gazeuse ou dissoute dans l’eau) pour le transformer en azote organique, la base biologique des protéines.
De nos jours, les algues bleues sont considérées comme des nutriments de première importance, apportant des substances uniques dans le monde végétal :
• La chlorelle, très riche en chlorophylle, est un puissant détoxifiant, en particulier, pour se débarrasser de métaux lourds (plombage dentaires) ou pour rééquilibrer la flore intestinale.
• La spiruline est riche en phycocyanine, en bétacarotène, et en chlorophylle. Les sportifs lui reconnaissent une grande capacité pour la mise en forme et la récupération. Qui peut le plus peut le moins, la spiruline vient en appoint pour nos « coups de mou », nos diverses carences, ou simplement en cures régulières pour entretenir la bonne forme.
• La klamath est la nouvelle venue des algues bleues. On en connaissait les bienfaits via certaines tribus indiennes de l’Oregon qui savaient la récolter et l’utiliser comme un remède universel. De fait, les scientifiques ont déterminé qu’il s’agissait bien de la « reine des algues », à la fois nourrissante, énergétique, mais aussi alcaline et antioxydante, on peut l’utiliser sans danger à bonnes doses.
Une particularité de la Klamath, c’est sa symbiose avec des cellules appelées hétérocystes, qui s’introduisent dans les filaments de l’algue (environ un hétérocyste pour dix cellules végétales), et qui utilisent l’azote dissout dans l’eau pour synthétiser les différentes molécules azotées (protéines de structure, enzymes, ATP).
La klamath naturelle est cultivée dans des lacs d’eau douce, où elle peut être mêlée à d’autres micro-algues plus ou moins toxiques. D’où des restrictions d’emploi et des périodes entières où la récolte est interdite. Son utilisation a longtemps été bridée par ces difficultés de récolte ou par des contraintes sanitaires.
Les chercheurs de Kyanos, une jeune entreprise toulousaine, ont, les premiers (et jusqu’ici les seuls…) réalisé la culture en ateliers, à Toulouse, avec des apports parfaitement contrôlés, et en proposent des extraits purs à 100% sous le label de Pastel d’eau.
Le secret ? Dans les incubateurs de Kyanos, la klamath est mise en culture accompagnée d’autres algues qui, ensemble, s’entraident et échangent des nutriments pour bien se développer. Là encore, un exemple de biodiversité productive.
Aucune toxine n’apparaît (les algues ne produisent des toxines que lors de mauvaises conditions d’environnement) et les klamaths récoltées sont parfaitement saines.
La klamath : des espoirs raisonnés pour les dysfonctions cérébrales
En plus des nutriments essentiels pour nos organismes (protéines, sels minéraux, flavonoïdes, oligo-éléments), la klamath produit une molécule dont on n’a pas fini de parler : la phényléthylamine.
Cet acide aminé est un précurseur de la dopamine, qui joue un rôle essentiel dans nos fonctions vitales d’éveil, de mémorisation, et de prises de décision, en quelque sorte l’hormone de la volonté et de la concentration.
La production de klamath sous forme hydroponique (dans des cuves d’eau filtrée, chauffée, et contrôlée en permanence permet d’obtenir de fortes teneurs en phényléthylamine.
Les chercheurs de Kyanos ont confié des recherches spécifiques à un laboratoire toulousain issu du CNRS et les premiers résultats sont très encourageants : les neurones en culture infusés d’extraits de klamath présentent un métabolisme nettement amplifié, comme ceux du cerveau sous influence de la dopamine.
Des maladies dégénératives comme Parkinson ou Alzheimer reposent sur un déficit cérébral en dopamine.
Il est logique d’entrevoir des traitements prochains reposant sur cette algue.
En attendant, le laboratoire Kyanos propose pour les « non malades » (étudiants en phase d’examen, professionnels de la route, victimes d’un « coup de mou ») une présentation adaptée au « coup de fouet mental » sous le nom de kyanos brain, disponible sur leur site .
Jean-Yves Gauchet