C’est un biochimiste reconnu, Illya Prigorine, qui nous a montré que le monde vivant reposait sur des systèmes fonctionnels oscillants entre des positions antagonistes. Pas d’antagonisme, pas de fonction, alors pas de vivant. Et vive l’auto-organisation.
Exemple un peu forcé: la respiration. Elle oscille entre l’inspiration spontanée, nourricière, yin … et l’expiration forcée, dépensière, yang … Notre vie tient à ce va-et-vient, qui peut varier selon de nombreux facteurs qui tiennent à l’émotion, à une inflammation d’allergie, ou à un noyau de pêche coincé dans la trachée …
Tous ces systèmes fonctionnels échangent continuellement de l’énergie , et surtout de l’information avec l’environnement. Puisque vivant il y a, c’est qu’ils fonctionnent en équilibre avec les autres systèmes du même organisme.
Mais, et c’est la trouvaille géniale de Prigorine, ces systèmes peuvent engendrer brusquement des structures nouvelles, très ordonnées, dites “dissipatives”, ou bien “cohérentes”.
Ces structures dynamiques déplacent de l’énergie captée en un point, pour le propager à l’ensemble du système qui se “recale” autrement, soit sur un plan structurel (modification d’un génôme viral par mutation), soit sur un plan énergétique (déclenchement d’une bioluminescence chez telle méduse), soit sur un plan temporel (modification de rythmes biologiques).
On a donc chez le vivant une capacité d’auto-structuration, d’auto-organisation, qui tient complètement au hasard, mais qui semble avoir des recettes récurrentes, une sorte de “savoir-deviner-ce-qui-va-marcher” pour modifier et structurer les organismes.
On pourra dire que le Vivant est un sacré débrouillard, qui avec trois bouts de ficelle , mais de l’énergie et ces informations au bon moment, va construire ou réparer une structure indispensable.
Un des critères majeurs de succès de cette capacité d’auto-organisation, c’est la notion d’économie. Dans Effervesciences , vous aurez souvent lu cette phrase: “la Nature est économe”. En effet, Elle a l’art d’utiliser mille fois un élément structurel ou fonctionnel, soit en l’assemblant à d’autres ( la plupart des récepteurs membranaires sont des assemblages de petits éléments qu’on retrouve à d’autres usages dans le golgi, le réticulum, voire dans le noyau), et qui sera récupéré après usage. Le tri sélectif n’est pas une invention de nos écolos, nous l’avons au fond de nous.
La capacité d’auto-organisation sera d’autant plus efficace (et donc permettra de rétablir un organisme malade, et donc de rester pérenne pour participer à l’Evolution) qu’elle saura utiliser des strucures existantes et déja utiles.
A partir d’une énergie extérieure (onde sonore, lumière, émotion partagée), l’organisme peut modifier son fonctionnement dans la direction de la vie.
On se trouve bien là en contradiction avec le deuxième principe de la thermodynamique, qui veut que tous les systèmes de l’univers évoluent forcément vers un état de plus grand désordre.
C’est bien pourtant ce principe (très valable pour les machines à vapeur) qui dirige nos diététiciens, généticiens, immunologistes, etc, toujours à limiter leurs recherches au petit espace de leurs éprouvettes.
Jean-Yves Gauchet
Cet article se situe dans un dossier sur les médecines quantiques. Les articles précédent évoquaient les erreurs et contraintes de la méthode scientifique conventionelle, puis la notion d’éther puis encore les particularités du photon.