La nigelle noire (nigella sativa) révélée par le Covid, comme un remède majeur.

Réputée depuis des siècles dans les médecines orientales, l’huile de nigelle a été employée au cours de l’épidémie, bien sûr disqualifiée par le système médical, mais de ce fait étudiée avec les critères de la recherche officielle. En voici les résultats.

La nigelle cultivée, nigella sativa  ou cumin noir, est une plante annuelle de la famille des renonculacées originaire du sud-ouest de l’Asie. Les graines sont utilisées comme épice ou comme remède traditionnel dans de nombreux pays du monde, particulièrement dans le monde musulman.

Une huile obtenue par première pression à froid est très largement utilisée depuis des siècles en application locale comme antiseptique. Ne pas confondre avec la nigelle de nos jardins, nigella gallica, mais surtout avec nigella damascena qui, elle, est toxique.

Les vertus de l’huile de cumin noir étaient connues des pharaons dans l’Égypte antique. Dans le monde gréco-romain elle était très utilisée par Hippocrate dans ses préparations (sous son nom grec de mélanthium). Plus tard elle faisait partie des plantes recommandées par Charlemagne au IXe siècle, ainsi que par Avicenne, médecin persan au Xe siècle. Ce cumin noir a une très grande réputation dans le monde musulman, étant recommandé par le prophète qui aurait dit « Utilisez la graine noire car elle guérit tous les maux, excepté la mort », comme le relate Ibn Qayyim al-Jawziyya dans ses ouvrages sur la médecine prophétique.

Les graines de cumin noir contiennent une forte teneur en huile (31%), contenant entre autres des terpenes (tels que le thymol, la thymohydroquinone et surtout la thymoquinone) et nombre de phénols comme la quercétine, sans oublier nombre de vitamines du groupe B, jusqu’à de l’acide vanillique ! La teneur de ces substances est très variée d’une région à l’autre, certaines pouvant contenir plus d’alcaloïdes, substances psychoactives pouvant être toxiques.

Le composé qui nous intéresse le plus ici est sans doute la thymoquinone. Cette substance avait beaucoup intéressé pharmacologues et laboratoires pharmaceutiques qui l’avaient étudié dans les années 70, en raison d’une puissante activité anti-oxydante et surtout anti-inflammatoire, supérieure à nombre de produits utilisés aujourd’hui. Malgré l’avantage d’une forte efficacité associée à une absence d’effets secondaire contrairement à beaucoup d’anti-inflammatoires, son malheur est sans doute que la nigelle n’est pas brevetable, contrairement aux produits de synthèse.

LA THYMOQUINONE

Les vertus de la thymoquinone sont très nombreuses et ont largement été étudiées dans nombre de publications, plus de 1 000 en 60 ans sur la nigelle. On ne retrouve pas ces publications dans des revues de phytothérapie, mais dans des revues scientifiques comme Frontiers of Pharmacologie, Pharmacological ResearchPhyttotherapy Research, International ImmunopharmacologyPharmaceuticsFrontiers of microbiologyAntioxydants, etc. Elles sont tellement nombreuses et variées que l’on peut penser qu’une drogue qui guérit de tout à ce point, relève du miracle et de la plaisanterie.

Je cite ce que l’on trouve dans ces études faites depuis des dizaines d’années (comme ici), dans le calme et la sérénité, bien avant la folie des publications de ces 3 dernières années : effets antioxydants, anti-inflammatoires, bronchodilatateurs, anti asthmatiques, immunomodulateurs, antihistaminiques, antimicrobiens et antitumoraux. Elle a également des activités protectrices pour le foie, l’estomac, les reins et le système nerveux contre certaines agressions chimiques, et régulatrices pour la tension et la glycémie.

Cela paraît peu crédible, trop beau pour être vrai. Je signale quand même que tous ces articles ne sont pas des études de gourous botanistes, mais des vérifications et de confirmations d’effets supposés, par des chercheurs en biologie, en pharmacologie, des médecins, qui concluent chaque fois en demandant que de larges études cliniques soient faites suite à leurs constatations in vitro ou chez les animaux et dans de rares études cliniques. 

Ainsi dans cet article de Phytotherapy Research de 2004, Hajhashemi et Ghannadi (Iran) ont étudié les propriétés anti inflammatoires en créant un œdème inflammatoire des oreilles chez la souris ou de la patte chez le rat, pour observer la rapidité de la disparition avec ou sans traitement. Les propriétés analgésiques ont été étudiées sur la réaction de la queue à diverses  agressions. Il y a 20 ans déjà ces propriétés avaient été testées avec succès sur des encéphalomyélites, colites, péritonites et arthrites expérimentales (cf Salem plus loin).

Dans cet autre article de Phytotherapy Research de 2003, Ali et Blunden (Arabie Saoudite) relèvent dans les publications médicales différentes recherches sur la thymoquinone. Ainsi des rats traités 3 mois ont vu une augmentation de l’hémoglobine (peut remplacer l’EPO chez les coureurs cyclistes ?) ainsi qu’une baisse de la glycémie, du cholestérol et des triglycérides. Ils constatent aussi qu’elle protège le foie et les reins agressés par des maladies ou des produits toxiques.

Pour les propriétés immunomodulatricescet article de Salem (Université de Caroline du Sud, USA) dans International Immunopharcology mentionne une augmentation des réponses immunitaires via les cellules T et les cellules tueuses naturelles. Il constate également des propriétés antimicrobiennes et antitumorales envers différents microbes et cancers. Dans cet autre article de Shaterzadeh-Yazdi, on relève que «  La thymoquinone a également réduit les cytokines pro-inflammatoires induites par le LPS telles que les interleukines (IL) et le TNF-α. De plus, elle a montré un rôle immunomodulateur dans l’immunité cellulaire et humorale ».

Concernant les cancers, cet article de 2011 de Khan et Chen (Chine) résume les actions de la thymoquinone et de l’huile de Nigella sativa contre différents cancers avec leurs mécanismes moléculaires. Ne le prenez toutefois pas comme un anticancéreux, mais comme pour l’ivermectine et le cancer de l’ovaire, comme un adjuvant aux traitements actuels.

Cet article de Gholamnezad et Shakeri (Iran) de 2019 reprend outre les études expérimentales et cliniques confirmant les propriétés décrites ci-dessus, pour signaler aussi les propriétés bronchodilatatrices et préventives chez l’asthmatique, et la prévention lors d’exposition au gaz moutarde et au soufre, passant aussi sur son action bénéfique sur différentes allergies.

Les affections neurologiques ne sont pas en reste avec cet article de Samarghandian et Farkhondeh (également en Iran), datant de 2018 et paru dans CNS & Neurological Disorders, qui recense dans la littérature les effets de la nigelle ou de la thymoquinone, pour constater que : « Les résultats de ces études ont montré des effets protecteurs contre les maladies neurodégénératives, notamment : la maladie d’Alzheimer, la dépression, l’encéphalomyélite, l’épilepsie, l’ischémie, la maladie de Parkinson et les lésions cérébrales traumatiques constatées in vitro et dans des modèles animaux expérimentaux. Il existe de nombreuses études indiquant les actions bénéfiques de cette plante dans le système nerveux, mais les projets de recherche sont rares».

Enfin cet article de février 2023 de Maideen et Jumale (Ministère de la santé, Dubaï), paru dans Infectious Disorders. Après avoir recensé les divers troubles des covids longs, ils constatent que beaucoup peuvent relever d’un traitement à la graine de nigelle au vu de l’efficacité constatée dans la littérature sur ces différents troubles.

Comme pour l’artemise, j’ai voulu voir ce que donnait le résultat dans un pays entier. Je suppose que le Pakistan fait partie des grands utilisateurs de nigelle en matière de santé vu les publications. Résultat, en 3 ans, 20 fois moins de morts qu’en France et par habitant. Si on ramène à la population de plus de 65 ans pour éviter le biais d’une population plus jeune et comparer ce qui est comparable, il y a 5 fois moins de seniors au Pakistan. À démographie égale, il y a donc eu 4 fois moins de décès, malgré des infrastructures médicales très inférieures (sources : OMS pour les décès, banque mondiale pour la démographie.

Source: Gérard Maudrux dans CovidFactuel.