Leur vessie natatoire participe à l’audition de poissons

La vessie natatoire – une sorte de sac à paroi mince rempli de gaz – est un organe qui, en premier lieu, fournit aux téléostéens – des poissons aux squelettes osseux – leur flottabilité. Elle peut aussi aider au niveau de l’audition.

L’audition des poissons diffère sensiblement de celles des mammifères. Les êtres humains peuvent détecter des fréquences allant jusqu’à 20.000 Hertz, d’autres mammifères détectent des fréquences plus élevées encore. Les poissons, eux, n’ont pas de pavillon auriculaire, pas de canal auditoire, pas d’oreille moyenne et leur oreille interne ne dispose pas de limaçon : ils entendent en conséquence une gamme de fréquence inférieure. En revanche, lorsqu’ils disposent d’extensions spécialisées au niveau de leur vessie natatoire, leur sensibilité auditive se rapproche de celle des mammifères. Les vibrations acoustiques sont transmises soit par les extensions antérieures, soit par les osselets à l’oreille interne. La partie avant de la paroi de la vessie natatoire fait office de “tambour” chez certaines espèces de poissons spécialisées

Les Cichlidae des eaux calmes et stagnantes ont de grandes vessies natatoires, avec soit aucune connexion à l’oreille interne comme chez le Cichlidae rouge “Hemichromis guttatus” soit avec différentes connexions spécialisées aux abords de l’oreille internes. L’espèce malgache “Paratilapia polleni” possède des extensions simples en forme de tubes qui terminent près de l’oreille interne.

Etude d’une espèce (Hemichromis guttatus)

Hemichromis guttatus perçoit – via sa grande vessie natatoire pourtant non reliée à l’oreille interne – des fréquences allant jusqu’à 3000 Hertz (et débutant à 100 Hertz), mais cela seulement pour des hauts niveaux de sons. En comparaison, les espèces avec des vessies natatoires réduites ne détectent que des fréquences entre 100 et 700 Hertz.

Il est donc conclu que non seulement la présence d’extension de vessies natatoires menant à l’oreille interne permet une meilleure capacité auditive, mais la taille elle-même de la vessie natatoire joue un rôle.

Reconstitution en 3D de la vessie natatoire (en vert), et de l’otolithe (en rouge, violet et jaune).

Robert Velay