les perruches se sont bien adaptées à nos ecosystèmes urbains.

Elles sont partout à Paris : au Jardin des plantes, au bois de Vincennes, aux Buttes-Chaumont, au cimetière du Père-Lachaise… Les perruches à collier colonisent la capitale et la région parisienne et ce, depuis plusieurs années. Et pourtant sans inconvénients pour les autres espèces …

Originaire des forêts tropicales d’Afrique subsaharienne et des terres fertiles d’Inde, l’oiseau serait apparu en France au cours des années 1970. Avec leur bec rouge, leur plumage vert et le collier noir bordé d’un liseré rouge rosé qu’arborent les mâles, les perruches à collier attirent alors des citadins en quête d’exotisme. En 1974, une cinquantaine d’entre elles, qui devaient être vendues à des oiseleurs et des animaleries, s’échappent d’un conteneur à Orly. Vingt ans plus tard, le même phénomène se produit à l’aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle. Depuis, les deux colonies se sont croisées, et ont donné naissance à une multitude d’autres.

D’un point de vue général, la perruche a un effet mineur à modéré sur les autres espèces. « Même si c’est l’espèce d’oiseau introduite la plus présente actuellement en Europe, elle ne semble pas être une menace pour l’avenir de l’avifaune », confirme l’éthologue François Chiron. Elle peut cependant poser des soucis d’ordre non écologique : des nuisances sonores près de leurs dortoirs, des dégâts vis-à-vis de l’agriculture urbaine, car elles s’attaquent aux arbres fruitiers… 

Les perruches à collier ne constituent donc pas un péril pour la biodiversité francilienne. Elles paraissent s’intégrer petit à petit dans la biodiversité et la chaîne alimentaire. Des prédateurs – rapaces et mammifères – s’y intéressent depuis peu, et leur nombre pourrait donc se stabiliser au cours des années à venir. « Lorsqu’elles sont introduites dans un nouveau milieu, les espèces exotiques envahissantes ne sont pas confrontées, dans un premier temps, à des prédateurs ou des parasites, et leur population augmente. Mais par la suite des prédateurs s’y adaptent et régulent leur population », remarque Xavier Japiot, naturaliste pluridisciplinaire chargé d’études sur la biodiversité pour la Ville de Paris.

Plusieurs dizaines de milliers de perruches à collier sont aujourd’hui établies en Europe, les populations les plus nombreuses se trouvant au Royaume-Uni, aux Pays-Bas, en Allemagne, en Belgique, en Espagne, au Portugal, en Italie, en Grèce… et en France.

Auteure: Pauline Gensel

Source: Le Monde