L’ivermectine, bien plus qu’un “vermifuge pour chevaux”.

Les responsables sanitaires qui nous touchent de près ont, durant la pandémie, exercé un interdit absolu sur l’utilisation de l’ivermectine (pourtant disponible dans les pharmacies). Avec trois ans de recul, on mesure l’importance et l’absurdité de cette décision.

La découverte de l’ivermectine est due à Satoshi Ōmura, spécialiste des antibiotiques à l’Institut Kitasato de Tokyo, qui l’a confié à un laboratoire privé américain, Merck Sharp and Dohme (MSD) en 1974 pour l’évaluation de son activité. Si elle est très utilisée en médecine vétérinaire depuis 1981, MSD s’est intéressé à son application humaine dès 1978, avant la commercialisation pour les animaux. Les premiers essais phase 1 ont démarré en 1980, phase 2 en 1983, pour se terminer en 1987 avec une première autorisation mondiale, en France, pour l’onchocercose, au vu des résultats sur 1 206 patients. Le prix Nobel de médecine a été attribué en 2015 à ses découvreurs, Satoshi Ömura au Japon et William C.Campbell aux Etats-Unis.

L’Ivermectine est une substance « naturelle » (non synthétisée), produite par une bactérie, le streptomyces avermitilis. Elle fait partie de la grande famille des lactones macrocycliques qui rassemblent différentes molécules venant de la fermentation des streptomyces. Les lactones macrocycliques sont classées en deux groupes : les avermectines(ivermectine, doramectine, éprinomectine et sélamectine) et les milbémycines (moxidectine et milbémycine oxime). Les avermectines ont une structure proche de celle des macrolides mais elles n’inhibent pas la synthèse des protéines ou de la chitine et n’ont aucun antibactérien ou antifongique, contrairement aux macrolides. Une hydrogénation sélective de l’avermectine B1 conduit à la synthèse de deux molécules, la 22,23-dihydroavermectine B1a et la 22,23-dihydroavermectine B1b qui, ensemble, constituent l’ivermectine.

Rappel : l’ivermectine est un des médicaments les plus sûrs au monde. Lu sur la publication du centre de pharmacologie du HUG (Hôpital Universitaire de Genève), en général sévère à l’égard de l’ivermectine : « Dans le traitement des maladies tropicales parasitaires, l’IVM a été largement utilisée et a démontré un excellent profil de sécurité. Les doses totales distribuées au cours des 30 dernières années représentent un tiers de la population mondiale actuelle. Dans une étude de phase I à doses croissantes, le médicament s’est avéré aussi sûr et tolérable qu’un placebo, même à une dose dix fois supérieure à la dose maximale recommandée. Des doses allant jusqu’à 2000 μg/kg ont été bien tolérées chez les patients atteints d’infections parasitaires. »

ANTI PARASITAIRE

Ces substances ont un large spectre d’action et à faibles doses, sur plus de 300 parasites, nématodes (vers, y compris des larves) et arthropodes, et sur un large éventail d’hôtes. Si seule l’ivermectine est utilisée chez l’homme, les autres ont été très étudiées par les vétérinaires qui les utilisent toutes, ayant des propriétés différentes selon les parasites, l’absorption, la durée de vie (stockées jusqu’à 6 semaines dans la graisse et libérées progressivement pour certaines, contrairement à l’ivermectine qui a une rémanence plus limitée). Quand on voit toutes les actions possibles, on peut s’étonner de la pauvreté de la recherche médicale chez l’homme, comparée à la richesse de cette recherche en médecine vétérinaire.

Son mode d’action sur les parasites est simple. Les premiers travaux de Merck orientaient vers un blocage des neurotransmetteurs pouvant fortement perturber les terminaisons nerveuses des invertébrés, mais aussi des mammifères, donc médicament potentiellement dangereux, ce qui était une erreur. Les invertébrés possèdent des canaux « chlorures glutamates-dépendants » dans les cellules nerveuses et musculaires. Les lactones macrocycliques activent ces canaux, faisant rentrer plus d’ions chlorures dans la cellule. L’entrée massive de chlore dans ces cellules entraîne alors une hyperpolarisation, rendant impossible la contraction des cellules musculaires, ce qui conduit à une paralysie du parasite. C’est en quelques sortes le curare des parasites.

Fort heureusement les mammifères sont dépourvus de ces canaux, d’où l’innocuité de ces traitements. Seuls certaines races de chiens (Bobtail et Collies notamment), porteurs d’une mutation de délétion dans le gène ABCB1 codant pour la glycoprotéine P sont plus sensibles, les conséquences pouvant être mortelles.

La recherche vétérinaire est plus dynamique que l’humaine, les vétérinaires ne s’étant pas arrêtés aux parasites. Ils traitent non seulement les vers ronds de l’estomac ou de l’intestin, les vers dans les poumons, les acariens, les poux, les mouches des cornes, les tiques (qui causent d’énormes dégâts chez les bovins dans les régions tropicales), allant jusqu’aux poux des poissons en aquaculture (mais interdit à cause des effets sur les autres organismes invertébrés ainsi que les batraciens), mais ils ont aussi découvert des propriétés antivirales. Ainsi l’ivermectine est utilisée avec succès contre le virus de la pseudo rage porcine ou celui de l’encéphalite équine vénézuélienne.  Ces maladies sont dues à des virus à ARN, comme l’est celui de la covid. Ils ont également constaté dans une expérience menée au Kenya, que si des moustiques venaient à piquer un animal traité par ivermectine, ces moustiques en meurent. L’ivermectine est donc aussi un insecticide (parfois néfaste, comme son action sur les bousiers qui viendraient à manger les excréments d’animaux traités).

Ces travaux ont été faits en partenariat avec l’Institut National de Recherche Agronomique (INRA), organisme qui va jusqu’à écrire que « Grâce à ces recherches, la médecine animale a contribué à la santé humaine. C’est le seul cas dans ce sens. Le développement de l’ivermectine en médecine humaine a été nourri par la recherche en santé animale. Le corpus de connaissances sur l’animal alimenté par INRAE a été déterminant et, concernant notamment la forte rémanence de la molécule, qui permet une prise orale unique ou tous les 6 mois par les habitants des villages africains exposés à des parasitoses tropicales endémiques. »  

C’est sur ce terrain que les “docteurs de plateau” ont déversé leur ironie sur ce remède qui serait un vermifuge pour chevaux (vrai), mais qui à ce titre n’aurait aucune place dans la pharmacopée humaine (faux).

Chez l’homme, l’ivermectine est autorisée dans la plupart des pays. En France elle a une autorisation pour l’anguillulose gastro-intestinale, et tous les parasites de la peau comme la gale, les leishmanioses et les filarioses lymphatiques (éléphantiasis) et cutanées (onchocercose ou cécité des rivières). Un tiers de la population mondiale en a pris, 4 milliards de doses ayant été produites. Traitement le plus actif contre les poux, il n’est pas autorisé, aucun laboratoire n’étant intéressé pour déposer un dossier, la molécule étant tombé dans le domaine public. Les autorités ne sont pas plus intéressées à valider un dossier sans que le travail soit fait par un laboratoire.

ACTIONS SUR LE SARS-COV-2

Rappel : Le Sars-CoV-2 est un virus à acide ribonucléique (ARN) qui se fixe sur un récepteur cellulaire par l’intermédiaire d’une protéine de fusion, la protéine de pointe. Chez l’humain, l’enzyme de conversion de l’angiotensine II (ACE2) joue le rôle de porte d’entrée principale du coronavirus. Une fois dans la cellule, le virus libère son ARN et détourne la machinerie cellulaire à son profit. Les virus nouvellement synthétisés quittent la cellule pour en infecter d’autres, en déclenchant une réaction immunitaire et inflammatoire importante.

TRANSPORT ET PÉNÉTRATION DU VIRUS

L’action principale de l’ivermectine sur le Sars-Cov-2, et sans doute d’autres virus, est connu depuis… 2012 ! En effet, un certain Kylie Wagstaff, virologue de l’Université de Monash, a découvert en 2012 que l’ivermectine inhibait spécifiquement l’enzyme importine α/β, qui est impliquée dans le processus de transport dans le noyau cellulaire pour la réplication du virus du VIH et de la dengue. Le virus n’est pas un être vivant qui peut se reproduire comme les parasites ou les bactéries, mais c’est un amas de protéines et acides aminés qui a besoin de pénétrer dans une cellule hôte qui va le reproduire. Il a besoin pour cela de transporteurs, et c’est le rôle de ces importines, que l’ivermectine va bloquer. Il n’y a pas d’action virucide directe, et le virus va se dégrader faute de pouvoir être reproduit.

Rappelons également que durant toute cette période tragique, les sources d’information et de partage (Youtube, Twitter, Facebook) ont systématiquement censuré toute publication concernant les effets positifs de l’ivermectine, comme ceux de la chloroquine…

On cite régulièrement l’article publié en ligne le 3 avril 2020, dans « Recherche antivirale », de Caly et Druce du Royal Melbourne Hospital comme étant à l’origine des premiers essais de traitement par ivermectine. La présence de Wagstaff dans les auteurs de cet article n’est pas sans raison. Ils ont montré que l’ivermectine inhibait la croissance du virus Sars-Cov-2 dans des cellules cultivées. Cet article est fort décrié par les opposants à l’ivermectine en raison des doses employées, argument cher à Mme Costagliola qui refuse de voir les articles in vivo, au prétexte que les doses utilisées in vitro étaient « 300 fois » la dose utilisable chez l’homme. L’université de Kitasato au Japon a calculé que la dose utilisée, 2µM, équivalait à 15 à 30 fois la dose selon que l’on donne 200 ou 300µg/kg, et non 300 fois la dose. Ils font remarquer que les doses in vitro sont calculées pour avoir la dose optimale pour éviter les faux positifs et faux négatifs, ce qui ne veut pas dire que l’on ne peut pas en utiliser moins et que l’extrapolation n’a pas beaucoup de sens, ignorant par ailleurs les facteurs liés à l’hôte. En effet des tests positifs in vitro peuvent s’avérer totalement négatifs in vivo et inversement, tout le monde le sait, car nombre de substances in vivo peuvent être facilitatrices ou inhibitrices. En effet, les cellules Vero sont des cellules épithéliales de rein de singe qui ne possèdent pas les mécanismes enzymatiques nécessaires à l’activité́ du virus dans les cellules humaines (notamment la protéase membranaire TMPRSS2) ! !  À transmettre à Mme Costagliola.

 La seule indication donnée par Caly et Druce était l’ouverture possible pour une utilisation chez l’homme, ce qui a été fait avec succès. L’institut Pasteur a d’ailleurs démontré cette efficacité à doses normales chez le hamster doré, modèle animal le plus proche de l’homme pour étudier le Sars-Cov-2.

Vu ce mode d’action sur le transport du virus, vous comprendrez que c’est d’abord un traitement précoce, car une fois que le virus a pénétré, il est trop tard. C’est bien illustré par une des premières études, en République Dominicaine, qui a scindé 4 groupes, montrant parfaitement la dégradation du résultat en fonction du stade au début du traitement. C’est d’ailleurs en prophylaxie que l’ivermectine excelle, ce qui est logique : 18 études au monde, toutes très positives, aucune étude n’a pu le contredire, d’où le mutisme des opposants dans cette indication, faute de pouvoir argumenter contre.

Avec le recul et en compilant les textes juridiques qui s’attachent aux produits pharmaceutiques, on comprend cette interdiction acharnée de remèdes existants: si certains remèdes étaient autorisés, les “vaccins”Covid n’auraient pas eu leur exemption d’essais complets (durée, au moins 3 ans), et c’était cuit pour le jackpot des labos … Pour rappel, un traitement complet d’ivermectine ou de chloroquine coûte moins de 10 euros. En une fois ….

IMMUNOMODULATEUR ET CYTOKININES

Rappel : Après pénétration du SARS-CoV-2 dans la cellule hôte, une réponse immunitaire antivirale se met en place, avec ici hyper-inflammation des cellules épithéliales respiratoires, des cellules dendritiques et surtout des macrophages pulmonaires capables de sécréter de grandes quantités de cytokines inflammatoires entraînant un « orage cytokinique », constitué de cytokines telles que l’IL-6, l’IL-8 ou le CCL2, chez les patients gravement atteints de COVID-19 comparativement aux patients atteints de formes plus légères. Ceci explique une dégradation de l’état de certains patients après 7 à 10 jours d’évolution, malgré́ une baisse de la charge virale. L’inflammation entraîne une altération de la barrière endothéliale et le système immunitaire lui-même favorise l’endothélite et l’œdème aigu pulmonaire, ce qui limite alors les échanges gazeux, menant à̀ une insuffisance respiratoire, voire un véritable SDRA (Syndrome de Détresse Respiratoire Aigu), principale cause de décès chez les patients atteints de COVID-19.

Les patients sévères atteints de Covid-19 développent donc une réponse immunitaire et inflammatoire excessive et dérégulée, dans laquelle l’IL-6 jouerait un rôle essentiel. Inhiber les cytokines inflammatoires pourrait donc permettre d’atténuer cette réaction, c’est ce qu’a montré l’étude Pasteur avec l’ivermectine. En effet, elle n’a pas qu’une propriété sur le transport intracellulaire des virus, mais a également des effets immuno-modulateurs ainsi que sur les cytokinines, réduisant le choc cytokinique. 

Ces effets sont connus depuis plus de 20 ans, et mis en évidence par des chercheurs ayant étudié ces effets dans le traitement de l’onchocercose. En dosant différentes immunoglobulines, ils ont constaté une amélioration de l’immunosuppression associée à l’onchocercose, et la modulation de la réponse immunitaire. D’autres études ont constaté la diminution des cytokines. L’étude de l’Institut Pasteur suggère également que l’ivermectine pourrait être efficace sur le COVID-19 en agissant pour réguler les réactions inflammatoires de l’hôte, constatant une diminution significative du rapport IL-6/IL-10 (IL = interleukine) dans les poumons du groupe ivermectine. Le Vidal signale enfin que « les avermectines ont des effets anti-inflammatoires par inhibition de la production de cytokines inflammatoires », et dans la publication du HUG, on peut lire que l’ivermectine « à 2mg/kg a supprimé de manière significative le recrutement des cellules immunitaires et la production de cytokines dans les liquides de lavage bronchoalvéolaire, a diminué́ les taux sériques d’IgE et d’IgG1 spécifiques de l’ovalbumine et réduit l’hypersécrétion de mucus [Crump 2017]. Ces éléments pourraient être intéressants dans le traitement de l’infection COVID-19. »

ANTI-INFLAMMATOIRE

Cette action est particulièrement connue et reconnue depuis 10 ans dans le traitement des lésions inflammatoires de la rosacée, avec une forme pommade de l’ivermectine, très utilisée par les dermatologues (Soolantra crème). Toutes les études et notices disent la même chose comme le Vidal : « l’ivermectine appartient à la classe des avermectines qui ont des effets anti-inflammatoires par inhibition de la production de cytokines inflammatoires induites par le lipopolysaccharide (LPS). »

L’ivermectine a donc sa place comme traitement complémentaire, non pour traiter directement le virus, mais sur ses effets secondaires induisant une inflammation, surtout vasculaire. Pourquoi son action sur les sur les cytokines, reconnue par tous depuis longtemps, n’a pas amené les médecins à l’utiliser dans l’orage cytokinique contre lequel ils étaient désarmés ?

ANTIAGGLUTINATION

La protéine de pointe induit une agglutination des globules rouges. In vitro l’ivermectine la bloque quand elle est ajoutée avant, et relibère les globules rouges si ajoutée après. En clinique cette hypercoagulabilité a été observée dans plusieurs études, et s’y ajoute une production de fibrine plus ou moins résistante aux fibrinolytiques. Ces phénomènes entraînant des thromboses ont été majorés au début des traitements par des pressions de ventilation positives entrainant une stase veineuse qui favorise la thrombose. Ces phénomènes et bien d’autres sont très bien expliqués dans cette thèse (page 52 en ce qui concerne les thromboses), ainsi que dans cet article (en français).

Rappel : en cas d’infection, la porte d’entrée du virus est aérienne, créant ces lésions vasculaires et inflammatoires, dues à la protéine de pointe, essentiellement au niveau des poumons. Lors de la vaccination, la porte d’entrée de la protéine de pointe (en fait de son procédé de fabrication) est sanguine, le produit diffusant rapidement dans tous les organes, pouvant donc créer cette situation dans n’importe quel organe, comme le montrent les autopsies poussées.

Pour pallier ces phénomènes, l’ivermectine a parfaitement sa place dans le traitement des covid évolués, mais aussi et surtout en accompagnement de la vaccination afin d’en réduire les évènements indésirables pouvant être mortels. Ceci est confirmé dans cet article de l’IHU.

Un grand merci à Guy Maudrux et au blog Covid-Factuel