Si vous vous approchez de coureurs
à l’arrivée d’un marathon ou d’un critérium cycliste, vous sentirez toujours la
même odeur, agréable pour certains, beaucoup moins pour d’autres (cette
« odeur de dentiste » due à l’huile de girofle), celle du
« baume du tigre ». En petits pots de verre, ou bien en tubes souples
plus facile à appliquer, ce vieux remède est dans le monde entier, toujours
présent pour calmer des douleurs musculaires. Un concurrent du doliprane ou du
nurofen ?
Une hirondelle ne fait pas le printemps. Mais quand elle est attendue
par des millions, la moindre des choses serait de l’observer et de la protéger
…
Imposer un repos métabolique à l’organisme
L’hirondelle, c’est cette série d’expériences d’un médecin américain,
le Dr Valter Longo, prof de gérontologie en Californie, et qui vient d’en
publier les résultats dans “Science Translational Medecine”.
L’idée, c’est de vérifier l’argument des “naturalistes” , selon lesquels un organisme qui vient de subir une épreuve, est mieux armé pour en subir une autre, même plus violente.
La peau des mammifères, y compris la
nôtre, contient de nombreux récepteurs sensoriels qui leur procure une capacité à percevoir
toutes sortes d’informations d’origine externe,
mécaniques (caresse, contact, pression, choc), thermiques (froid,
chaleur), chimiques (acidité) ou vibratoires,
mais aussi d’origine interne (étirements du pelage, tension des muscles
cutanés).
Chaque modèle de récepteur est adapté à un type d’action extérieure (thermique, mécanique, chimique, vibratoire …)
Ces récepteurs sont des dendrites
(extrémités de neurones) modifiées pour percevoir un certain type
d’information, grâce à une adaptation locale (capsules de différents modèles)
du tissu conjonctif du derme.
En ces moments douloureux où le coronavirus fait vaciller nos existences, il est intéressant de se tourner vers le passé. Sars, grippe espagnole, peste ? Ici, nous détaillons une épidémie récurrente qui a touché l’Angleterre au XVème siècle …
C’est un évènement médical hors du commun, qui s’est produit en Angleterre de 1485 à 1551, à cinq reprises, et puis plus rien …
Les premières alertes commencent en 1485:
des villes entières sont frappées, selon des périmêtres extrêmement précis. Les
symptômes sont d’emblée très violents, et les premiers morts se déclarent au
deuxième jour.
Les malades se plaignent de maux de tête insupportables,
de difficultés respiratoires. Ils meurent (90% de mortalité) dans des litres de
sueur (d’où le nom de la maladie, la suette) nauséabonde et dans des délires
parfois dangereux. Puis leur dépouille se décompose à une vitesse étonnante.
Le froid a précocemment été utilisé par les hommes pour son action analgésique. Le froid le plus disponible était bien sûr l’eau fraîche, recommandée déja par Hippocrate, et d’un usage codifié au XIXéme siècle par les naturalistes allemands comme l’abbé Kneipp.
Point trop n’en faut: un froid trop
violent va tellement engourdir la circulation aux extrémités qu’il peut
provoquer une mortification des tissus. C’est bien ce qui se produit en cas de
gel prolongé, dans des conditions de guerre ou de catastrophes.
D’ailleurs, la cryothérapie “sensus
stricto” est bien une manière de cautériser des tissus (verrues, papillomes,
angiomes) sans douleur, par application d’azote liquide. On est alors là dans
des traitements très précis dans le temps et dans la zone traitée.
Mais les “bains d’eau froide”, tout comme
les bains de neige après un sauna scandinave, sont réputés pour soulager des
douleurs rhumatismales et réguler le système immunitaire.
Sauna mobile en Russie
Cette traditions de soins dans la sphère
germanique a donné lieu à des travaux scientifiques et à des réalisations en
Allemagne et dans les pays de l’Est, avec l’aiguillon très vivace des
performances sportives à développer ou à soulager.
Il est des remèdes inoxydables: l’aspirine
en est l’archétype. On lui trouve en permanence de nouvelles cibles
thérapeutiques, moins maintenant pour soigner, que pour cadrer à moindre frais
des déséquilibres physiologiques.
Et puis d’autres remèdes se retrouvent
propulsés pour une seconde carrière. Ce sera sans doute le cas du baclofène,
qui d’une molécule dédiée aux troubles musculaire, pourra soulager le “craving”
des alcoolodépendants pour leur permettre un sevrage en douceur. Ce sera
également, si les petits cochons ne le mangent pas, le cas de la kétamine qui a
des résultats extraordinaires dans plusieurs types de dépressions ou de
psychopathies, on retrouve là le profil de l’ibogaïne (voir encadré).
Sous licence Bayer (déjà!), cette aspirine dans son étui d’aluminium
Les labos sont bien sûr à l’affut de ces
“ouvertures”, on se souvient du forcing exercé dans le domaine du SIDA pour
écouler des stocks d’AZT qui était un anticancéreux mal toléré …